Cadilhon UE4 7ème cours 03/03/06
Sommaire
L’Edition
- L’édition est un élément important pour un chercheur s’il veut faire connaître ses recherches.
Jusqu’en 1984, il y avait deux thèses : la thèse de troisième cycle et la thèse d’Etat qui est publiée presque automatiquement par l’atelier de reproduction des thèses de Lille.
Aujourd’hui la thèse est uniquement reproduite par micro fiches, il est également possible de faire un fac similé (payant) : pour se faire connaître, il est donc nécessaire de se faire publier.
- publier un article dans une revue : locale, régionale, nationale ou internationale
- participer à un colloque
- publier sa thèse : très difficile ; chaînon assez lourd.
- L’édition est un phénomène récent dans l’écrit (après l’invention de l’imprimerie). Le premier éditeur repéré dans l’histoire est Manuce, un vénitien avec une formation de lettres classiques (XVème siècle). C’est un « imprimeur humaniste ». Il devient éditeur car il s’intéresse aux livres. Il rencontre des réfugiés grecs qui vont l’aider à travailler dans l’établissement et l’impression de textes. Il va s’entourer d’une académie. Il publie avant tout des textes grecs et latins. Il a aussi une boutique pour vendre des livres.
- Jusqu’au XVII siècle, on aura ce type de personne. C’est à la fin du XVIII siècle qu’apparaît l’éditeur qui va être défini avec l’auteur. Dans Qu’est ce qu’un livre ? Le philosophe Kant explique qu’il y a une propriété, une œuvre intellectuelle. L’auteur a besoin d’avoir un contrat avec un éditeur dont la mission est de diffuser le livre.
- Les éditeurs au sens contemporain naissent au XIX siècle avec la création d’une grande collection : « la bibliothèque des chemins de fer », et la fondation de la Maison Hachette qui entraînent la création de librairies dans les gares. Cela permet de sortir l’auteur du mécénat, il se professionnalise. C’est cette rencontre des deux qui va faire l’édition du XX siècle.
- Une maison d’édition, c’est un choix politique/éditorial. Aux Presses Universitaires de Bordeaux ; le directeur est nommé par le président de l’université et une équipe de collaborateurs.
- Le livre va suivre un parcours
- - le manuscrit est soumis à un comité éditorial : lieu d’échange sur la décision politique de la publication
- - Il y a plusieurs représentants de différentes disciplines des universités, ce qui permet des échanges, des approches différentes.
- - L’équipe de presse définie le nombre de signes et la pagination finale, ce qui donne une idée du coût du livre à l’éditeur
- - le catalogue des presses présente son fond : auteur, titre, informations sur le livre, numéro d’ISBN.
- Le comité éditorial peut faire appel à des spécialistes pour se décider. On leur envois alors « Evaluation scientifique et éditoriale d’un manuscrit ». Généralement on demande à deux personnes.
On renvoie le manuscrit à l’auteur et on lui demande un certain nombre de données.
- Le contrat avec l’auteur protège l’auteur et l’éditeur, il est donc très important. On change généralement le titre d’une thèse pour la publication du livre ; le titre doit être synthétique. Il faut aussi envisager la traduction et le passage au livre de poche : c’est un seconde vie pour le livre. Les droits d’auteur sont aussi envisagés ; la rétribution n’est pas énorme.
- On envoie des exemplaires aux journalistes pour assurer la promotion de l’ouvrage : c’est la fin du processus pour l’éditeur. L’éditeur va l’envoyer chez le diffuseur/distributeur. Généralement ce sont des commerciaux ; c’est au distributeur que l’on fait la commande de livres et non pas à l’éditeur directement. La distribution en France est plutôt parisienne et les délais peuvent être longs.
- Présentation des chiffres d’affaire de 2004 des éditeurs
- Hachette est le plus grand éditeur français (40% du chiffre d’affaire en librairie). L’Harmattan est celui qui édite le plus de titres.
- Les éditeurs qui ont la distribution (Hachette Distribution par exemple) sont des éditeurs qui ont les moyens de se défendre. Hachette appartient au groupe Lagardère ce qui le place au niveau international ; de plus c’est un groupe de communication.
- L’édition française a la particularité d’avoir su préserver ses éditeurs moyens même si on sent des changements. L’évolution de l’édition touche particulièrement le monde universitaire et académique qui se tourne de plus en plus vers l’édition internet. L’édition est maintenant très tournée vers les médias.
- De plus en plus de formation à l’édition existent dans les universités.
La bande dessinée et l’histoire moderne
- Le goût du voyage et de l’exotisme est très attractif.
Hergé
- Il voyageait toujours avant de dessiner et d’écrire. Ainsi, le sceptre d’ottokar s’inspire de l’histoire des Balkans au XV siècle et notamment de la bataille de Zileheroum. Le château est la reproduction exacte du château de Bratislava (Poszony). Ottokar correspond à un grand roi hongrois du XV siècle ; Mathias Corvin.
- Peu après ce type de BD est abandonné. Il est repris dans les années 1970
Bourgeon
- C’est un historien qui a dessiné Les passagers du vent. En 1970, il est professeur d’histoire au collège ; il a rédigé cette collection qui a eu un succès colossal.
- Le goût de l’histoire est revenu en BD, il y a aujourd’hui quelques éditeurs spécialisés : Glénat, Vent d’Ouest, Le Lombard…
- De plus en plus, on va avoir un dessinateur et un scénariste différents
P. Cothias
- Tous ses scénarios (ou presque) touchent à l’histoire : Les 7 vies de l’épervier (Henri IV), Le Masque rouge ( Louis XIII) ; Le fou du roi (Louis XIII), Le jardin des sirènes (voyage de Laperousse en 1785)…
- Les premiers numéros laissent une grande place à l’amour et au sang. (Autres auteurs : Franz, Mitton…). Lorsque le succès est établi, le niveau littéraire augmente : Les chemins de Malfosse de D. Bardet, Le marquis de Sade de J.Duffau…
- Il existe un prix de la BD historique à Tours.
Livres de piété et de dévotion XVII, XVIII siècle
- Un livre de piété c’est quoi ? Dans les classements des librairies sous l’ancien régime, les livres de piété étaient dans la rubrique théologie. Ce n’est pas un livre d’Eglise (graduels, processionnaux), ce n’est pas non plus un livre des clercs, ce n’est pas non plus un livre de catéchisme. Il est imprimé en français, en langue vulgaire ; c’est un livre de petit format destiné aux laïcs.
- C’est un genre placé entre la théologie et la spiritualité. L’objectif est de mettre à la portée du plus grand nombre la pensée des grands mystiques.
I/ La production imprimée et le rythme des dévotion
- Entre 1640 et 1850 le livre de piété, de manière matérielle, a peu changé. Le format était petit (in 12) ; l’objectif est de réduire le prix de vente.
Ce sont des livres très peu illustrés. Au début du XVIII, les livres de dévotion avec des images représentaient 7%, au début du XIX c’est 17%. Il y a trois types d’image : portrait de l’auteur, scènes de groupe, gravures d’explication.
A/ Le livre du XVII
- Il est très difficile de mesurer la place du livre de dévotion. Le genre est présent un peu partout mais la place était limitée. Cependant dans presque tous les ouvrages du XVII, il y a une place importante accordée à la dévotion.
- Il existe des cercles dévots, ce sont surtout les intellectuels qui pratiquent la dévotion.
B/ Le livre du XVIII
- Le changement a lieu dans les années 1720 : envolée de la littérature de dévotion ; une centaine d’ouvrages sont publiés dans la décennie. L’abbé Barruel (en exil) a publié un livre pour expliquer les raisons de la révolution française. Le centre majeur de production est Paris même si on note une montée des éditions provinciales à la fin du siècle ; mais ce sont souvent des ouvrages modestes.
- En 1725, l’abbé Varnenot publie Le bon paroissien, c’est un guide des prières avec un résumé des préceptes moraux et une présentation des principales fêtes catholiques.
C/ Les révolutions
1) 1790-1799
- La production des livres de dévotion s’effondre avec toutefois des soubresauts : l’effondrement n’a pas été linéaire.
- En 1791, il y a une hausse de la production pour essayer d’affermir une foi menacée. JB Collignon (éditeur de Metz) est un fils d’imprimeur reçu libraire en 1771 ; il devient imprimeur en 1772. Son échoppe s’appelle « À la Bible d’or » et se trouve à côté de la cathédrale. Entre 1772 et 1794, il a publié 200 titres. La plupart sont des livres de dévotion, il y aussi des catéchismes. En 1790, il met ses presses au service de prêtres hostiles aux Lumières. Il publie l’œuvre de l’abbé Thiebaud, Traité de la religion et de la dévotion véritable. En 1793, il s’engage franchement contre la révolution et publie notamment Journal sans titre et sans abonnés : il y dénonce les mesures révolutionnaires contre la religion. Dénoncé, il est arrêté et guillotiné à Metz en 1794.
- Beaucoup d’imprimeurs qui avaient fait fortune au XVIII en publiant des textes catholiques ont arrêté de publier ce type de textes pendant la révolution. A partir de 1796, avec le déclin révolutionnaire, il y a de nouvelles publications de livres de dévotion et de piété.
- Bigex (vicaire général du diocèse de Genève) a refusé la Constitution civile du Clergé et s’est retiré en Suisse. Il se consacre à la publication de nombreux manuels de dévotion.
2) Début XIX
- Envolée de la littérature pieuse avec un maximum en 1820/1829. Recul de la place de Paris qui est rattrapé notamment par Lyon. C’est aussi l’affaire de quelques familles d’éditeurs. Cette publication massive a été voulue et accélérée par l’Eglise.
- Le déclin relatif des années 1810/1815 est du au fait que Napoléon Ier s’entend très mal avec l’Eglise de Rome.
- A partir de la Restauration, la littérature de dévotion illustre une véritable obsession de conversion. Cela va de pair avec deux phénomènes : l’alphabétisation (Loi Guizot) et l’explosion des librairies. La production se concentre sur quelques grosses entreprises spécialisées dans le genre. : Perris, Lefort…