Coste UE5 3ème cours 21/02/08
Sommaire
L'étude des réseaux
J.M. OFFNER et D. PUMAIN, Territoire et réseau. Significations croisées, 1996.
M. GUILLAUME, L'empire des réseaux, 1999.
N. CURIEN, Economie des réseaux, 2000.
L'etude des réseaux est à la mode, mais on parle de réseau sans en donner de signification claire, l'auteur ne définit pas son réseau, hors chacun à sa propre idée du réseau.
Les économistes, les sociologues , les géographes et les médecins parlent de réseaux, mais emploient des notions techniques. Ensuite on remarque que le terme peut varier d'un pays à l'autre:
- En français, "réseau" vient du latin "rets" qui veut dire filet, donc ce qui est fait de vide.
- En anglais, "network", et en allemand, "netzwerk", "net" est se qui fait le lien.
I- Les caractéristiques des réseaux.
1- Une question de vocabulaire.
Le mot réseau:
- XIIIème siècle, lié au filet.
- 1694, Dictionnaire de l'Académie Française, première édition, parle de réseau comme d'un petit rets pour capturer:un filet.
- 1762, 4ème édition, il s'agit toujours d'un filet, mais en plus il devient un terme d'anatomie, avec les réseaux sanguins.
- 1832, 6ème édition où une troisième acceptation qui est géographique: "l'ensemble des triangles tracés à la surface des pays pour en avoir la topographie", c'est de la géodésie.
- 1872, Littré dans son Dictionnaire définit le réseau: filet / ensemble de filet de soie / petit filet rond pour les perruques / forme que prend la dentelle / lignes dans le dessin d'un blason / les fibres en botannique / le réseau sanguin / la description du grain des roches en minéralogie / l'ensemble de chemins et de voix ferrés, et des bateaux à vapeur / la géodésie.
- 1932, 8ème édition du Dictionnaire de l'Académie Française:filet / anatomie / géodésie / ponts et chaussés:routes, chemins de fer, ... / réseau de tranchées / le réseau comme figure: réseau d'intrigues, les liens pouvants exister entre des lieux ou des individus.
Mais ce sont les géographes qui vont jouer un rôle important. Au départ le réseau était cosidéré comme la partie d'un tout, une composante de l'espace, sans être lui même un espace, car il était posé sur un espace pré-existant.
Au milieu du XIXème siècle, avec l'urbanisme on voit une révolution mentale, menée par un catalan: Ildefons CERDA I SUNYER (1815-1876), architecte, ingénieur des ponts et chaussés. Dans les années 1860, il dirige des grands travaux d'urbanisme à Barcelone et écrit, Théorie générale de l'urbanisme. Pour lui l'espace urbain est un ensemble de routes avec des îlots incerrés à l'intérieur, et un territoire; les réseaux sont interchangeables.
Une division chez les géographes, entre les traditionnalistes, et les autres:
- R. BRUNET, Les mots de la géographie, pour lui le réseau est "un ensemble de lignes ou de relations aux connexions plus ou moins complexes".
- LEVY et MUSSAULT, Dictionnaire de la géographie, 2003, où ils parlent du réseau comme un "espace métrique topologique", et voient le réseau urbain comme "un ensemble de villes reliées entre elles de manière durable et structurante par des relations et des connexions".
2- Les différents types de réseaux.
- Réseau matériel: ce qui sert au treillage de l'espace, les chemins de fer, les autoroutes,..., toutes les lignes et les infrastructures, les VRD (Voieries et Réseaux Divers). On peut aussi y intégrer la medecine.
- Réseau imatériel s'exprimant par des flux d'échanges, de services, d'informations: réseaux téléphonique, informatique,...Mais certains les considèrent comme mistes, parce que les communications reposent sur un aspect matériel, permettant le transfert d'éléments imatériels. Il y a les réseaux relationnels, les relations existantes entre les individus auxquelles sociologues et historiens s'attachent, en étudiants cela sur les plans économique, culturel, et familiale.Douglas D WHITE, "Structural endogamy and the network", Mathématiques et sciences humaines, article dans lequel il évoque les "pistons", mettant l'accent sur le fait qu'un réseau ne laisse pas beaucoup de trace écrites. Ainsi il est facile de trouver des liens, mais beaucoup moins de trouver les preuves de l'existance d'un réseau. Cependant les liens en étant solicités et utilisés abusivement peuvent aboutirent à un réseau.
Mais il ya des hiérarchies:<br:> - réseau élémentaire avec peu d'arcs, peu de segments.
- réseau hiérarchisé dans lequel les relations passent par différents niveaux, et où la base n'a pas forcément de relation avec le sommet.
- réseaux complexe où les éléments ont des liens multiples, peu hiérarchisé.
- réseau centralisé, avec ou sans intermédiaire.
II- Les réseaux interpersonnels.
1- L'existance de réseau dans l'ancienne France.
On voit une multiplication des travaux, avec un risque de confondre liens et réseaux. On parle beaucoup des réseaux familiaux, mais un lien familiale ne veut pas forcement dire entente. Pour parles d'un réseau familiale, il faut avoir des preuves: recoupement des informations, témoignages, et surtout écrits du for privée, tout le problème est là, dans les réseaux il n'y a que trè peu d'écrits, pour ne pas laisser de trâces.
On peut parler sans hésiter de réseau pour les sociétés secrètes, comme les loges maçonniques, ou là société des chevaliers de la foie, existants dans la clandestinité politique, ces réseaux sont très hiérarchisés, et souvent la base ne rencontre jamais le sommet.
Les historiens ont pu mettre en évidence des réseaux, ainsi on a une meilleure comprhension du royaume sous Henri 3 par exemple. On voit qu'à côt des institutions officielles subsistent un ensemble de relations entre le roi et les grandes familles du royaume, ainsi avec ces 2 systèmes parallèles, il n'y a pas besoin d'une structure étatique forte.
- A. JOUANNA, Le devoir de révolte, la noblesse et la gestation de l'Etat moderne, 1559-1661, 1989: les réseaux d'amitié et de fidélité qui lient les hommes entre eux dans la société nobiliaire sont différents des liens féadaux/vassaliques, et subsistent à côté. Ces liens reposent sur des fondements imatériels avec des amitiés, des inimitiés, reposants sur le prestige, le renommée.
Deux écoles chez les historiens:
- La première insiste sur l'intensité émotionnelle et affective, sur l'exclusivisme de ces relations, avec R. MOUSNIER, Les institutions de la France sous la monarchie absolue,t.1, 1974; "Les fidélités et les clientèles en France, XVIème-XVIIIème siècles", Histoire sociale, 1982.
- Les anglo-saxons insistent sur la multiplicité de la fidélité, en montrant qu'il peut y avoir des ruptures, et des intérêts bassement matériels, avec C. KATERING, Brokers and clients in XVIIème s., 1986.
2- Le fondement des réseaux d'amitié et de fidélité.
F. CADILHON, "Les amis des amis:les cercles du pouvoir et de la réussite en France au XVIIIème siècle", Revue Historique, 1993: il voit que ces relations sont fondées sur le voisinage et la famille, ce sont des circuits fermés.Ce qui est important, c'est l'amitié et le "dette d'amitié", un service rendu en valant un autre; il y a un certain équilibre. Mais il peut y avoir des échanges entre un inférieur et un supérieur; comme Lafontaine disait: "on a toujours besoin d'un plus petit que soi."
Ces réseaux sont importants dans le cadre de la circulation des informations, rare, limitée et lente; en cas de soutient armé à ses amis dans la guerre; pour un service de suite de gentilhomme et montrer son importance; ... Cela va parfois conttre le pouvoir royal, parce que les liens d'amitiés sont si fort, qu'ils vont parfois contre l'intérêt du pouvoir royal. Ce n'est qu'à la fin du XVIIème siècle que la fidélité au roi l'emporte sur la fidélité locale.
Conclusion
Pour étudier des réseaux, il faut une grande prudence, parce que l'on est pas sur de trouver des éléments suffisants.
- Identifier les membres d'un réseau de manière certaine ou hypothétique.
- Connaitre la chronologie du réseau , il peut y avoir des ruptures.
- Déterminer, montrer la mise en oeuvre du réseau dans un domaine précis et circonstancié, avec les écrits du for privé, par exemple, confidentiels parmis des fonds officiels.
90.50.45.144 27 février 2008 à 21:25 (CET) Amandine -27 février 200890.50.45.144 27 février 2008 à 21:25 (CET)