Coste UE5 6ème cours 27/03/08

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les réseaux de l'information marchande à l'époque moderne.

HUNT, Munday History if business in medieval Europe Cambridge, 1999
BURKE Peter, Social history of knowledge from Gutemberg to Diderot, 2000
J.P PRIOTLE , d'une croissance de Bilbao et ses marchands au XVI siècle, Genève, 2004
Article: W. Kaiser, G. Buti, moyen, support et usage de l'information marchandes à l'époque moderne, rive nord méditerranéene
CF. Travaux de Marzagalli

Introduction

Dans le monde actuel les différents acteurs économiques agissent dans un milieu des très fortes concurrences et la diffusion de l'information joue un rôle capital. D'un coté on a un excès d'information car toute entreprise a besoin de collecter des informations et cela répond à deux objectifs: -réunir des informations concernant des éléments objectifs qui conditionnent les affaires comme la le prix des matières premières, les taux de changes, le taux de crédit ou encore l'offre et la demande. -Recherche des informations concernant toutes les personnes qui peuvent aider à réaliser ces objectifs ou ce qui pourrait contrarier ces objectifs,cela concerne les membres de son équipe ou de la concurrence et l'honnêteté de ses membres.

Ce processus de collecte d'information a beaucoup évolué dans la période contemporaine et ultra contemporaine. Il y a accroissement du volume d'information d'où la nécessité de constituer des réseaux performants d'informations se faisant dans un cadre réglementaire, législatif d'un pays à l'autre ( ex: article L 465-1 du code monétaire et financier qui définit les conditions des délits d'initiés). Tout ce processus actuel a eu des répercussions sur les historiens modernistes et a suscité des interrogations soit nouvelles, ou relance aussi des questions anciennes; De quels moyens disposaient les agents économiques de l'époque moderne pour diffuser les informations?.
Publication de nombreux travaux par une partie des historiens économistes et ils se sont penchés sur les marchands de l'époque moderne.

A l'époque moderne ni l'État, ni les agents économiques privé ne dispose de statistiques; des tentatives lentes. Les moyens de transports sont relativement lents. L'activité agricole est prédominante mais sous la dépendance des aléas climatiques; Les conditions où l'accès à l'information est difficile traduise que l'information est un bien rare et donc un bien cher réservé à un petit nombre. Tous ces éléments révèlent des incertitudes et l'absence d'information est la pire chose qui puissent arriver car cela paralyse l'activité économique pendant plusieurs semaines voir plusieurs mois. Cf. Citation de Barthélemy Formier, Chef d'entreprise Nîmois au XVIII siècle « l'Incertitude est la pire de toutes les situations pour le commerce elle suspend tout ».

I Les types d'accès à l'information

A. Les réseaux de communication institutionnels

Ils font l'objet de beaucoup d'études parfois anciennes; Certaines nouvelles utiles au monde économique se rapportent à des événements d'ordre politique et militaire. Ce sont les déclarations de guerre ou de paix, les alliances militaires ou les alliances commerciales ou tout ce qui peut perturber le trafic des marchandises: tempêtes, naufrages, les prises de guerre ou la piraterie. Mais comment connaît on ces nouvelles? On peut le savoir en utilisant des productions écrites. On peut citer les lettres des FUGGER ZEYTUNGEN, famille avec un important réseau qui a réussit a mettre en place un réseau important d'informations.
Jacob FUGGER (1408- 69) faisait circuler ces lettres au travers de l'Europe. Elle ne sont pas aussi originale que cela; Ce sont des copies de ce que l'on appelle des « Auvisi » c'étaient des lettres c'est à dire des nouvelles écrites à la main ou des manuscrits qui proviennent des milieux diplomatiques et marchands qui partaient de Venise.
Il existe dès le XVI siècle des gazettes à vocation économique les plus importantes sont les gazettes provenant d'Allemagne (parut après les foires de Leipzig et de Francfort) La presse commerciale va se développer sous la forme des feuilles de commerce. Ces feuilles de commerce se présentent sous trois manières différentes: *les « feuilles de cour » : utiles pour l'histoire quantitative; ce sont des limites de prix et de marchandises. On en trouve à Francfort à Venise et à Amsterdam ou à Hambourg. *Les listes maritimes: ces listes sont essentiellement destinées au milieu marchands des villes portuaires. Elles décrivent les détails du mouvement des entrées et des sorties des ports. C'est le pendant du travail de « l'Amirauté ». On en trouve à Londres en 1696, à Cadix en 1721, à Livourne des 1756, le cas de Bordeaux en 1784, on en trouve sur le continent Nord Américain plus tard. *Les « manifestes de navires" ce sont des descriptions détaillées des marchandises et des comparaisons des navires qui rentrent dans un port. On en trouve à Londres des 1619 et le reste se fera autour du XVIII siècle.

On voit se développer une véritable presse commerciale à Londres dès la fin du XVII et ce phénomène va s'amplifier tout au long du XVIII siècle et va prendre son essor. En France on a le « journal de Provence » 1781 à vocation commerciale. Peu d'abonnés mais juste le démarrage ( environ 300 souscripteurs).
1783: La feuille des Flandres. En Espagne, le diairio de Barcelona en 1792; La même année il y l'apparition de Coreo mercantile y Espana e indias: 800souscripteurs et environ 300 seulement pour Madrid. 1795: Coreo y postillon de Cadiz

B) Les réseaux plus ou moins informels

On peut trouver les informations officieusement. Il y a une correspondance entre les marchands et les firmes et l'on va trouver des informations précises sur le prix des marchandises, sur le taux d'intérêt, sur le cours des monnaies. Cf. F.BRAUDEL « Informer compte plus que se former et la lettre est au premier chef de l'information ».

Lettres transportées à cheval ou en bateaux et supposent des recours à des relais postaux. Le plus important c'est celui mise en place par Gabriel de Tassis de Barcelona qui a vécut de 1580-1629 qui a mis en place un réseau européen de poste au service de l'empereur Maximillien. Il est à l'origine de la dynastie des Thurn Und Tassis. Les courriers atteignent des vitesses records (si sans incidents) de 140 km/jours à cheval. C'est bien loin de la navigation car un bateau pouvait atteindre environ 200 km/jours. Ces nouvelles coûtent chères. Il vaut mieux être riches pour pouvoir entretenir une correspondance sur une longue distance; Ces lettres sont parfois codées et ne sont pas à l'abri d'une interruption. On code le signatures, un codage de noms des personnes et un codage des produits mais l'obstacle majeur c'est la distance et les conditions météorologiques pour lesquelles on y peut rien. La tempête sur mer peut entraîner des retards voir des pertes du à la lenteur des correspondances.

Globalement au niveau européens du début du XVIIII siècle on va aussi lentement qu'au temps de la papauté d'Avignon c'est à dire au XIV (si l'on compte les moyennes et les records). Le délai de la réponse peut être fatale ( environ 40 jours entre SMYRNE et MARSEILLE). A partir du moment où la lettre est reçue il y a le bouche à oreille. Ex en Angleterre, à Londres, C'était dans les tavernes et les « coffee housse » notamment ceux installés dans « l'Exhange Alley » dont on connaît un certain nombre de noms comme le « George of Culture, le Swann, Jerusalem ou le Jonathan qui sont fréquentés par le milieu marchand. Comme on est dans un monde de lenteur, tout le monde est logé à la même enseigne ce qui peut être intéressant c'est l'intensité du courirer et la source ( celui qui envoie la lettre). Tout ceci repose sur la confiance sur la personne qui envoie ces lettes. La confiance ne se décrète pas et repose par un certain nombre de critère difficilement quantifiable;

• Elle peut reposer sur la conscience propre de la personne.
• Ou peut reposer sur le tempérament et la crainte que peut succiter cette personne (peur de la punition).
  

Le moyen le plus sûr et le degré le plus élevé et se trouve au sein de réseaux familiaux : le « High trust »'.Il y a un aspect informels.

L'information personnelle: l'information sur « le tas ». Certain nombre de négociant prennent leur bateau avec leur marchandises et obtiennent connaissance du trajet, connaissance visuelle, mais aussi en allant dans le port de destination, cela permet de connaître personnellement ces correspondants ce qui permet d'avoir une information en continue.

II Le débat: information et performance

Y a t'il une adéquation entre l'information, sa qualité et sa régularité son abondance et la performance des agents économiques. Est ce qu'une bonne information est efficace? Situation variable. L'efficacité de l'information dépend du statut de l'informateur et de la confiance dont il jouit et de ce qu'il en fait et de celui qui la reçoit; tout ceci peut fluctuer avec le temps

A) Un exemple d'échec

Sur l'excès d'information. C'est le cas de la firme Ruiz et notamment du chef de cette grand maison Simon RUIZ; Vaste réseau crée par la famille de commerce et d'information au niveau européen. Ce réseau reposait sur 4 pôles;

• les Ruiz qui étaient installés à Medina del Campo et à Nantes
• il y avait les del Banco installés à Bilbao et ) Nantes
• il y avait la famille des négociants Nantais
• et les négociants français installés à Médina del Campo et à Thiers.

Grâce à ce système, les Ruiz disposaient dans les années 1560 d'un véritable monopôle d'information sur le commerce des toiles franco espagnols. Simon Ruiz avait une vision épistolaire du marché;

Mais en même temps les marchands de st Malo ont multiplié les initiatives et ont accompagnés leur marchandises en allant de la Bretagne à l'Espagne. Mais les marchands malouins ont pris une part croissante du marché de la toile. Simon Ruiz comment réagit t'il? En multipliant sa correspondance en laissant aucune initiative à ces correspondants et aucun moyen d'action. Les ordres arrivent à contre temps et Simon Ruiz devient soupçonneux et met en place un système de surveillance sur ces correspondants. Tout ça lui coûte très cher et on assiste impuissant à l'essor du commerce Malouin.

B) La réussite

Le cas de Bartholomé Spinola qui était un grand banquier Génois était au service des rois d'Espagne et au service des Habsbourgs d'espagne. Il détenait le titre de factor General del Rey et à pu constituer un réseau d'information remarquable au service de ces activités bancaires en coordonnant le travail de ces correspondants car l'Espagne est un espace éclaté; Système intéressant en se basant sur l'autonomie de ces adjoints.

Pour lui, il lui était difficile alors qu'installé à Madrid d'évaluer la manière d'agir sur l'ensemble de l'Europe. Comme l'information est longue et coûteuse il vaut mieux décentraliser la prise de décision et cela permet de régler plus rapidement les problèmes. Cela supposait une grande confiance dans ces agents de leurs compétences mais aussi de a réalisation de ces objectifs complets préalablement définit en fonction de comment il pouvait agir. Mais après il lui revenait de contrôler la manière dont ces correspondants avait travaillé. Il écrit environ 20 lettres par jour ce qui constitue un travail considérable.

==Conclusion==: A la fin du XVIIII, on voit se multiplier les canaux de l'information officielle ce qui rajouté aux canaux officieux qui existent font reculer le niveau d'incertitude mais ces progrès ne sont ni général ni universel; Il subsiste donc au sein du milieu marchand un clivage entre les négociants et l'immense supérorité des marchands qui eux disposent d'une information plus réduite; Le positionnement des marchands par rapport au grand négoce influx sur le montant des bénéfices réalisés. La diffusion de l'information ne remet pas en cause les règles de la spéculation marchande mais en constitue les modalités et les contours..