Fernandez UE4 4ème cours 22/02/08
Sommaire
Construction de la connaissance historique
I- Société et temps
De quelle idée part on pour aboutir à l’histoire. Le sujet, l’exécuteur est dépositaire de cette histoire, on part avec une idée assez abstraite de la société. La théorie de l’Histoire est une théorie de la société. Essaye de saisir les processus de permanence et de changement. Connivence entre le social et l’historique.
Trois connotations préalables pour l’analyse de la dimension historique du social. du point de vue de la nature et de la société, il faut revenir sur cette dichotomie. Le mouvement affecte la société : changement social L’idée de société se précise lorsque l’on parle de système social
La société et l’histoire, là où se matérialise le caractère d’être historique et le caractère d’être de la société. L’histoire est une qualité dont sont dotés les humains. Lignée qui va de Marx, Durkheim, Weber à Anthony Giddens (inspirateur de la « troisième voie » de T. Blair) pense que le mouvement n’implique pas que l’on rejette l’idée qu’il existe des structures. On prend en compte les mouvements dans ces structures.
Les théories de la « human agency » (Giddens) et interactionnistes ont permis de rénover les plus anciennes réflexions sur ces problèmes (Weber, économie et société). Mettre l’accent sur la relation dialectique entre l’action et les structures, entre les sujets et le situations historique. Bourdieu élabore sa théorie de l’habitus. Jonction entre le problème de Durkheim (des strucures au sujet) et celui de Weber (du sujet aux structures).
Structuralisme de Claude Levy Strauss (fin des années 30, tristes tropiques) dominant dans les années 60. les structuralistes se trouvent face au marxisme Althusserien (Althusser (proche de Spinoza et anti hégélien. Il refuse le concept marxiste d’aliénation et ne prend le changement en compte que par une rupture radicale) en 64, lecture structuraliste de Marx dans lire le capital) et aux Annales. Sartre est l’anti structuralisme, avec Braudel et Levi Strauss ils s’opposent (Questions de méthode de Sartre, contre Levy Strauss, qui répond en 61). Les séminaires de Lacan… très réputés.
Le rôle du sujet en histoire est à la fois action historique (produit des résultats : évènements qui se transforment en changement). Les structures sociales ne peuvent se comprendre sans référence aux acteurs qui les incarnent. Mais la théorie historique amène avec elle l’idée/ nécéssité de réfléchir sur ce qui fait l’efficacité de l’action historique. Ceux qui la rendent efficace sont les individus, les groupes. Pourtant l’histoire sociale ne les prend pas comme étant intelligibles en eux-mêmes mais dans leur rapports de l’un à l’autre.
Individualisme méthodologique (méthode, paradigme) posé par l’autrichien Karl Menger (homo Economicus). Cela s’est développé à partir des 70’s comme alternative au structuralisme. Conséquences politique éviidentes sur lesquelles nous reviendrons peut être à la fin du cours. Ne peut être compris que comme la somme d’actions individuelles
Holisme méthodologique : le caractère historique peu être attribué à des sujets individuels.
1- Changement social
Question essentielle de l’histoire, mais pas simplement. Sur cette question, l’histoire est en contact intrinsèque avec l’anthropologie et la sociologie. Car si l’histoire est de manière archétypale le résultat de comportements des sociétés dans le temps, le propre de l’histoire sera l’analyse des Etats temporels, dont les extrêmes sont la permanence et le changement. C’est le reflet des changements qui constitue l’Histoire, même si le changement n’est pas l’histoire. L’Histoire science, c’est la quantité de changements observables.
La place du désordre, critique des théories du changement social. Livre de Raymond Boudon en 91, où il expose qu’il y a des individus, sans qu’existent société et changement social. Théories stochastiques qui en physique font référence a hasard.
Robert Nisbet, américain, distingue changement et mouvement. Le changement social n’est pas équivalent à l’Histoire. Les changements réels, observés aujourd’hui sont des changements socio historiques. Les sociologues incorporent de l’historique. Importance de la relation au temps pour l’Histoire. Celle-ci se donne à voir dans le changement mais son sens est lié au changement des variations ou aux permanences : aspect temporel du changement. Si on fixe les Etats temporels, puisque ceux là sont en mouvements, depuis le changement accéléré, jusqu’à la permanence, la durée. La problématique de l’origine du changement social, objet de la théorie sociale, rencontre la question du conflit, sur laquelle nous reviendrons. L’idée du progrès, extraordinairement important, chez les historiens en particulier, a conditionné toutes les visions optimiste de l’Histoire, tout comme les Philosophies de l’historie ont essayé de lui donner un sens. Les théories négationnistes le refusaient. Ils refusent le terme de croissance, différent de celui de changement.
Pour conclure sur cette question, il n’y a pas de compréhension de ce qu’est l’historique, sinon depuis la nature sociale de l’homme. Ce qui veut dire que le terme même d’individu est déjà du social, de manière réciproque, on peut argumenter que il y a aucun phénomène social qui n’ait eu de dimension temporelle et que par conséquent, c’est mon point de vue, il est complètement impossible de penser la société sans l’Histoire. Cette inséparabilité du socio historique ne signifie pas que tous les plans soient interchangeables et indistincts. L’histoire a ses objets définis, et même si elles sont, sur la même trame. C’est un processus ou une confrontation dialectique entre structure et action sociale, pour l’historien, ce n’est pas une structure mais un processus, car la société se configure par l’action des acteurs sociaux et s’objective dans les structures. La société peut être comprise du point de vue de l’idée d’un système social, càd, une relation complexe entre un élément et des ensembles. Le changement social est consubstantiel au processus historique mais il n’est pas identique. Comme la société est un processus, le système social est constamment modifié par des évènements. Il est sujet à l’invention et au milieu. En somme, et c’est une devise que les historiens peuvent opposer au sociologues : « la société n’est pas, elle devient ».
14h55 pause 15h20
Etre historique c’est être dans le temps. Le temporel spécifie l’action humaine. L’homme portant en lui le temps l’homme participe du temps de la nature et fait du temps une construction propre. Le temps est une dimension essentielle qui configure l’historique et est intégré dans le social. il n’y a en effet pas de réalité sociale sans temps.
2- Qu’est ce que le temps ?
Conception du temps comme un aboutissement, aujourd’hui « dépassée », celle partagée par le sens commun est celle de Newton : le temps est une sorte de magnitude uniforme, homogène, réversible, mesurable, comme une sorte de réalité ou d’entité dans le sein de laquelle arrivent les autres réalités physiques. C’est le temps absolu, développé dans la Scoli n°1 de son ouvrage majeur. Sans relation à rien d’extérieur, il est en soi, on peut l’appeler durée. Le temps relatif, apparent et commun, c’est la mesure sensible et externe de la durée au moyen du mouvement, utilisé par le commun. Sorte de « temps récipient ».
Pour Ernst Mach en 1902, (allemand), le temps n’est pas une réalité fluide dans lequel se submergent les éléments physiques de l’univers, il n’y a pas de temps fluide. Le temps n’est pas extérieur aux choses. Les phénomènes donnent sa substance au temps. C’est par le mouvement et le changement que se démontre le temps. Sans changements, le temps n’existerait pas. La conceptualisation du temps par l’homme provient de l’observation du changement dans le monde réel. Ce dernier n’EST pas pour autant le temps. Albert Einstein, le temps est un ingrédient, indissolublement lié à l’idée de l’espace et à la vitesse de la lumière… donc au mouvement. La production des faits introduit la dimension temps, dimension de la réalité parmi d’autres, qui ne peut se concevoir indépendamment de l’espace. D’où sa théorie de l’espace temps. L’ordre du temps n’est pas un dérivé du changement et de la variation. Il est contenu dans l’idée de durée et de permanence. Le changement est la variation successive d’ordres d’états. Les faits, le changement n’arrivent pas dans le temps, mais ils créent le temps. Fin des années 70, publication de Prigogine (Ilya) et Stengers (Isabelle), entre le temps et l’éternité, la nouvelle alliance.
Vulgarisation d’Hawkins. Principe d’Anthropie > le temps amène tout tsystème à sa propre dégénérescence. Le temps est irréversible. Théorie du Big bang, qui pose la question d’un début.
II- Temps et histoire
La question du temps était dédaignée par les historiens jusqu’à l’article de Braudel en 1958. Celui-ci isole les trois niveaux de temporalité (évènementiel, temps long et très longue durée). Le temps n’est pas seulement contenu dans une chronologie et les évènements. Ceux-ci ne sont qu’une part du devenir historique et non une manifestation exclusive. Braudel est critiqué par Paul Ricoeur, pour son manque de rigueur, pour avoir manqué de percevoir toutes les dimensions du temps pluriel. Pour lui, la notion de vitesse du temps ne peut s’imposer qu’aux intervalles entre évènements. Il souhaite revenir à une conception du temps passablement newtonnienne. Le temps est pour lui un réceptacle. Koselleck (all) fut publié par l’EHESS en 90 : le futur passé. Contribution à une sémantique des temps historiques. Il avertit que le temps de l’histoire, de toutes les questions historiques et une des plus difficile à résoudre. Il ne faut pas mettre en corrélation le temps de la nature avec le temps mesurable de l’histoire. Ce dernier est lié à la conjonction d’actions sociales et politiques. Il défend l’idée d’un temps multiple, dans la ligne de Braudel. Les déterminations temporelles sont imposées par la nature mais se définissent comme spécifiquement historique. Influence également d’Heidegger. Il explore ensuite les « trois temps », qui se cristallisent dans le présent. Le mouvement historique se développe donc entre l’expérience et l’espérance, les champs d’expérience et les horizons d’attente. Le temps de l’Histoire est cumulatif, mais son entité ne peut être comprise sans que soit pris en compte de la tension vers le futur. Hatton parle de registre d’historicité.
Le temps de l’histoire est une réalité externe au sujet (l’homme), parce qu’il existe objectivement. Ce n’est pas un réceptacle. Il est interne au processus historique. Le temps est un produit de l’histoire. Le temps interne des choses a un vrai sens dans l’histoire, pas le temps externe de la chronologie. Le temps socio historique a en tous les cas deux types très différents d’expression : l’interne et l’externe, qui fait que le changement social soit réellement historique. Norbert elias, le processus d’évolution des mœurs. Le temps est une construction sociale, il a une manière particulière de configurer le réel. Le temps conceptualisé par Braudel mesure des types de changement : cycles très court : avec beaucoup d’évènements, de moins en moins nombreux, au fur et à mesure que l’on va vers d’autres types de temps. Braudel parle aussi de réalité selon la vitesse des changements. Le temps se mesure en changement face à la durée. Pourtant, certains ont opposé durée et histoire… Braudel a montré qu’une réalité faite uniquement de faits sans relations ne tiendrait pas debout. Il y a divers temps en fonction de comment se combinent les faits. L’histoire n’est donc pas identique au changement, mais contient l’articulation dialectique entre permanence et changement L’Histoire est une entité à double signe, tous les hommes ayant une conscience de leur historicité, ce qui équivaudrait à dire que tous les hommes ont une certaine idée de l’histoire qui se constitue dans le cours de leur propre expérience. Les discours sur l’histoire sont aussi historiques. Chaque époque réécrivant le passé. L’histoire a deux réalités, l’individuelle et la sociale, à la fois objective et subjective.
III- L’objet théorique de l’histoire
1- Contours de l’objet de l’Histoire
Qu’est ce qu’un fait historique ? Comment en sélectionner un ? Ce n’est pas une question éthique… faire de l’histoire un instrument de la justice par exemple. L’histoire ne peut seulement se limiter à la recherche mais lancer la réflexion sur celle-ci. Précisions sur les notions de champ ou de sujet : domaine d’expérience observable, appartenant à la réalité extérieure, c’est donc un ensemble finit des faits déterminés appelés base de la connaissance. L’historien travaille sur des sociétés humaines concrètes, existants ou ayant existé, sans que son champ coïncide avec l’ensemble des sciences sociales. Elle en fait donc partie puisque son champ est celui de toutes les sciences sociales.
Quel est l’objet ? si tous savent les mêmes choses sur le champ en question. Ce qui les distingue c’est l’objet de connaissance. L’humain peut ainsi être compris de différentes façons entre le chimiste et l’historien et le sociologue. L’homme se confronte aux cultures, à la démographie, à la politique…. Rien de ce qui est humain n’est étranger à l’histoire.
Comment conceptualiser l’historique et le « fait historique ». pour l’italien Carlo Winsburg, Mythe emblème, traces, l’historien ne peut se contenter de transcrire les documents ; il doit exprimer ce qu’il y a et ce qui arrive dans ce que l’on appelle une histoire. Pendant longtemps, la réponse à ces questions a été formulée de manière orthodoxe : impératif méthodico documentaire (introduction aux méthodes historiques de Seignobos et Langlois). L’historique, c’est la façon de connaître les faits. 17h
A quel fait pourrait on interdire la reconnaissance de faits historique. Les faits humains sont tous historiques. Il n’y a pas un fait historique qui se distingue des autres. Edward Carr, dans qu’est ce que l’histoire ? en 1960, revient à une conception beaucoup plus élémentaire de l’histoire que Langlois et Seignobos.
90.50.45.144 27 février 2008 à 21:21 (CET)Thomas - 27 février 200890.50.45.144 27 février 2008 à 21:21 (CET)