Lacour Bx IV M1 3ème cours 12/02/08

De Univ-Bordeaux
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C- Les révolutions

a. La gender analysis

K. Milett et B. Friedman dans les années 1960-1970 en sont les principales représentantes. Elles montrent que les 3 fonctions traditionnellement dévolues aux femmes sont : les enfants, la cuisine, l’Eglise (les « 3K » en langue allemande). Elles s’insurgent contre le fait que les concepts de l’analyse économique aient été forgés dans une logique machiste et dominatrice et proposent d’autres outils plus conformes à la vision des femmes sur l’économie. Ces auteures sont porteuses du mouvement d’émancipation des femmes et ont un discours assez souvent virulent.

b. L’économie de l’Internet

Dans les années 1990, Solow en parle comme une « sinistre plaisanterie ». Aujourd’hui Williams et son livre sur la wikiéconomie sont en vogue. Il souligne l’importance du fait Internet au sens où cette révolution technique a fait de l’information l’input fondamental.

La connaissance dans l’économie de l’information, est à la fois, l’input et l’output. Elle tend à se constituer comme un bien public pur, ce qui pose le problème de la propriété intellectuelle Exemple : grève des scénaristes d’Hollywood dans l’hiver 2007-2008

L’ensemble de ces évolutions conduit M. Friedman à la conclusion suivante : « the world is flat ». La nouvelle division internationale du travail liée à la révolution Internet permettrait de voir le monde comme un espace où les contraintes spatio-temporelles ont disparues.

c. Le passage du progrès technique à la dynamique technologique

Le XXe siècle s’est illustré de manière globale comme un hymne au progrès. Ses défenseurs ont souvent avancés comme argument que les effets négatifs qu’il pouvait introduire étaient rapidement solutionnés par d’autres progrès. Aujourd’hui on assiste à une inversion fondamentale de l’analyse. Ce qui importe désormais ce n’est pas tant les innovations que le dynamisme technologique, c'est-à-dire, la capacité des sociétés à se prendre en charge pour effectuer des découvertes, à opérer des changements d’ordre culturels pour innover.

d. Le théorème du restaurant

Selon G.S Becker si 2 restaurants proposent un menu identique au même prix, que l’un des 2 est rempli et qu’une queue se forme à l’entrée, que l’autre est vide, les individus préféreront attendre plutôt que de choisir d’aller dîner dans le deuxième restaurant. Ce comportement s’explique par la garantie que signale la queue devant le premier restaurant, qui représente aujourd’hui une nouvelle forme de concurrence.

e. Le monopole local

Selon J. Stiglitz le terroir est aujourd’hui représente une nouvelle dimension de la qualité d’un prix et donc de son attractivité, en ce qu’il signale au consommateur un enracinement culturel porteur de références communes et intégrées. L’image que confère cette notion de terroir n’est de ce fait non transposable, et renvoie le critère du prix et de l’élasticité au prix à un rôle secondaire.

f. L’inversion de l’angle de Pareto

La neuroéconomie s’est développé dans ce cadre. Elle se situe au croisement entre l’économie, la psychologie sociale et l’étude scientifique du cerveau. Cette inversion désigne le transfert d’intérêt porté auparavant sur l’étude de l’échange, exprimés en terme monétaire (c'est-à-dire la rencontre entre une offre x et une demande y sur un marché z), à l’étude de l’expression des besoins et des désirs du consommateur (le premier segment formant l’angle) et les usages faits ensuite du bien (la consommation à proprement parler = le deuxième segment)

Il s’agit en fait de voir que le comportement est dicté par une dimension rationnelle et une autre dimension jusqu’alors non prise en compte, de l’ordre de la pulsion.

Exemple : le théorème de la crèche : un parent en retard à la crèche culpabilise de l’être si il n’y a pas de sanction à proprement parler, si l’on imagine que l’on taxe le retard 1€ toutes les quart d’heures, la culpabilité disparaît, le parent paye pour chaque retard et cesse de se sentir mal à l’aise. On passe alors d’un problème moral (la culpabilité est un sentiment qui ne se contrôle pas) à un problème marchand (le parent choisi de payer pour le retard car il estime rationnellement qu’il est plus avantageux pour lui de travailler un peu plus tard le soir que de se presser à aller chercher son enfant à la crèche.)

III- L’économie : science lugubre ou poétique ?

• Les « pessimistes » : selon Disraeli par exemple, l’économie évolue inévitablement vers une science figée, qui à terme ne serait plus porteuse d’utopie. En 1989, Fukuyama défendait l’idée que l’histoire était arrivée à sa fin, avec la disparition du socialisme comme alternative au capitalisme

• Les « optimistes » : pour Romer au contraire, l’économie st fondamentalement créatrice, elle permet de comprendre le changement et favorise l’innovation En 2005 Lewitt et Dubler dans leur ouvrage The freak economy voient l’économie comme l’étude des réactions en réponses à des stimulus donnés, ce qui peut se traduire dans la formule mécanique « si A alors B ». Il en tire 4 principes qui les amènent à des conclusions assez effrayantes : - tout phénomène en économie s’explique par des causalités - il y a nécessairement une adéquation entre les fins et les moyens - les comportements obéissent à la loi de l’optimisation - la société toute entière est organisée selon les 3 principes précédents

Application : le taux des Noirs en prison est plus important que le taux des Blancs aux Etats-Unis, donc l’encouragement de l’avortement chez les femmes noires conduira à une diminution de la criminalité (!).

Di Nardo condamne l’analyse des 2 auteurs précédents, la jugeant aussi absurde que dangereuse. Il argumente par le fait qu’une corrélation économétrique ne peut être confondue avec une explication causale. Il rappelle d’ailleurs qu’au XVII-XVIIIe siècles, le terme de « cause » renvoyait exclusivement à une loi de la Nature, et au déterminisme absolu. De plus il dénonce la grossièreté du schéma cause-conséquence, qui en peut être le mode d’explication privilégié en économie, du fait de sa qualité de science sociale. Exemple : la logique de la freak economy ne vaudrait guère plus que celle de Candide qui explique l’existence du nez par le fait que l’on puisse y poser des lunettes.

Conclusion :

On peut dégager des polarités fondamentales en économie :

1- l’économie est autosuffisante ou n’est qu’un élément partiel du réel, intégré à la société 2- analyse suivant le modèle de l’homo oeconomicus ou en terme de passions 3- l’économie peut étudier les besoins, les désirs ou ces questions relèvent de l’analyse d’autres disciplines 4- objectif d’équité et de justice ou d’efficacité 5- étude de la production et des revenus ou de la répartition et de la protection de l’environnement 6- raisonnement toutes choses égales par ailleurs ou en fonction des évolutions, des changements affectant l’environnement 7- l’efficacité implique une autorité supérieure ou une organisation simple (modèle de Mac Gregor)

90.50.45.144 27 février 2008 à 20:23 (CET)Camille -27 février 200890.50.45.144 27 février 2008 à 20:23 (CET)