Lacour Bx IV M1 7ème cours 18/03/08

De Univ-Bordeaux


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Cours de M. Lacour, 18 03 2008, n°7

Chapitre 3 (suite)

II- L’homme invisible retrouvé ou faut-il être fou pour être entrepreneur ?

J. Baumol (dans les années 1960 est le premier à penser que la culture représente une culture industrielle d’avenir), et J. Schumpeter sont les seuls à s’être intéressés à l’entrepreneur, dont le comportement relèverait de la folie. Cet acteur est en effet incompréhensible pour l’analyse économique qui ne raisonne qu’en terme de rationalité, or l’entrepreneur, en tant que preneur de risque, n’apparaît pas comme rationnel.

- l’entrepreneur ose les innovations fondamentales (par opposition aux innovations incriminales, qui ne font qu’améliorer une technologie déjà connue). En ce sens il sort des trajectoires habituelles (Dosi).

- l’entrepreneur favorise les révolutions mentale, culturelle, politique. Il rend possible l’acceptation des rapports sociaux nouveaux (par exemple plus de hiérarchie mais des structures organisationnelles en réseau), et contribue à l’invention de nouveaux besoins (rôle du marketing).

L’entrepreneur s’épanouit plutôt dans les petites structures. La grande entreprise de par sa taille aurait tendance à développer des habitudes et contraintes liées à la culture d’entreprise, qui rendraient impossible la prise de risque.
La phase d’invention–expérimentation renvoie à la première phase du cycle du produit de Vernon.

III- L’oscillation de l’analyse économique entre l’outside et l’inside.

A- La prédilection de l’outside

Des années 1830-1840, temps des économistes ingénieurs à Chamberlain dans les années 1930, aux années 1970, le raisonnement privilégié est celui en terme de marché. Le marché est le lieu de la concurrence pure et parfaite, la firme est le lieu de combinaison optimale des fatceurs de production. Dans les années 1950-1980 s’effectue le relâchement des hypothèses. Deux lectures émergent :

- M. Porter s’interroge sur qui détient le pouvoir de négociation sur les marchés (clients, fournisseurs, nouveaux concurrents : produits de substitution par les prix). Il est à l’origine du modèle SCP : structure, contraintes, performance, pour comprendre comment une entreprise se situe sur le secteur productif.

- Le théorème Coase (1937) –Williamson (1970) des coûts de transaction s’intéresse aux organisations des structures économiques par rapport au marché (problématique du « faire » ou du « faire faire ») et non plus seulement en terme de structure du marché (monopole, oligopsone…). Aujourd’hui on assiste à un recentrage sur les « cœurs de métier » (par exemple Air France a vendu ses hôtels). Le théorème de l’agence de Jensen (1980) se demande comment assurer le service public (avec en idée sous-jacente que ce n’est pas forcément au secteur public qu’il appartient de la délivrer). Evolution actuelle aux contrats PPP : partenariat public-privé.

B- La redécouverte de l’inside

1- le bench marking : le bonnes et meilleures pratiques

Au cœur de cette aproche se situe le paradigme SWOT : puissance, faiblesses, opportunités, menaces. Il s’agit d’un courant pragmatique : comment fonctionnent les concurrents, comment s’agrandir (cf. Perrose La croissance des firmes), dans un contexte de rationnalité limitée (Simon).

2- la lecture par les ressources

Stiglitz affirme que pour inventer un monopole local il faut avoir des ressources spécifiques (par opposition à génériques) qui génèrent des avantages comparatifs, et qui sont difficilement imitables. Elles impliquent donc : la réactivité, des routines efficaces (Nelson et Winter : au sens positif du terme), une culture de l’organisation et de l’adaptation permanente, des aménités ou urbanités.

IV- Bilan : les enseignements du bon manager

En théorie :
- réaction immédiate
- acceptation de la nouveauté
- possibilité de travailler à longue distance
- adaptation permanente
- gestion de l’intelligence

Dans les faits :
- pas de retour sur investissement sans risque
- transparent
- leçons de l’expérience
- transfert aux plus compétents
- bon sens

Il existe deux débats autour des réactions du marché englobés dans les discours sur le retour de l’éthique dans l’économie :
- le capitalisme compassionnel : toute vertu se monnaie (par exemple : normes de production, boycott des produits dangereux)
- le business juste : agir pour la justice sociale (par exemple : hausse des salaires plutôt que des dividendes des actionnaires)


Chapitre 4 : La Neuroéconomie

I- La question

Terme inventé par K. Mc Cabe, qui a pris son envol depuis 10 ans avec les travaux d’économie expérimentale, (aussi désignée par économie de laboratoire ou behaviourisme) de deux prix Nobel : D. Kahneman et V. Smith. Ils réfléchissent sur la question de savoir si les émotions peuvent dicter les décisions.

La neuroéconomie est un courant de recherche où se rencontrent l’économie, la psychologie, les neurosciences. Les attentes sont multiples ; pour les neurosciences il s’agit de comprendre les fonctions d’utilité, leurs modes d’apparition dans le cerveau et les régions qu’elles affectent ; pour les économistes l’enjeu est d’expliquer des décisions qui semblent irrationnelles de façon scientifique.

Ces interrogations ont contribué à redécouvrir les pères fondateurs (Smith, Bentham) avec l’analyse comportementale de type psychologique. Deux hypothèses révolutionnaires se rencontrent alors :
- le cerveau comme machine complexe (contrairement à ce qui en était dit avant)
- le comportement humain comme étant plus difficile à expliquer que l’on croyait

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