Lacour Bx IV M1 9ème cours 01/04/08

De Univ-Bordeaux


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Cours du 01/04/08, Bdx IV, M. Lacour

(suite Chapitre 5 : La calorie économie ou l’économie de la biosphère)

5- L’économie déstructurante

Elle signifie la crise pour les plus inquiets, se surmonte pour les plus optimistes. Schumpeter fait partie de cette 2e catégorie. Les hommes et l’économie ont tendance à se prendre pour les maîtres du monde, les crises leur rappellent alors leur dépendance à la nature, qui manifestent des résistances (exemple : les pénuries alimentaires)

Les crises engendreraient des remises en question fécondes. Dans les années 1960-70, on se met à réfléchir sur la croissance. Par le progrès technique les hommes sont capables de crées de nouvelles technologies, de nouveaux espaces (exemple : les polders) qui permettent de surmonter certaines difficultés posées par la nature. Le club de Rome avec sa formule « halte à la croissance » est apparu dans cette perspective comme une réunion de grincheux, une crise issu des pays riches.

La période est à la démiurgie avec JF Galbraith (conseiller principal de Kennedy, ambassadeur en Inde). Il s’intéresse aux conséquences de la croissance, fonde le dogme de la croissance : - la croissance produit à terme du développement (lignée de F. Perroux) - la croissance industrielle pousse à la croissance industrielle - la croissance industrielle ne peut passer que par le progrès technique - il n’y a pas de problème que le progrès technique ne puisse résoudre

Dans cette mesure les sciences économiques et de gestion sont positivistes, persuadées de ne pouvoir générer que de bonnes entreprises (exemple : les OGM sont une bonne chose car augmente les chances de résistances des cultures)

6- La fragilité de la nature et du système économique

La nature une fois détruite est difficile à reconstituer. La question des causes de cette fragilisation apparaît dans les années 1970. La méfiance vis-à-vis de l’économie grandit avec la montée du chômage, la capacité des Etats à la réguler est mise en doute. On relit le Schumpeter - politique dans Capitalisme, Socialisme et Démocratie.

Cet ouvrage est un hommage indirect à Keynes, au sens où il défend l’idée de la capacité de l’Etat à tout gérer. Il ouvre la crise de la pensée en affirmant que l’inquiétude des classes sociales qui soutiennent traditionnellement l’Etat naît quand celui devient moins interventionniste. Les petits producteurs agricoles, artisans, producteurs indépendants se détachent de l’Etat quand il n’est plus capable de lui assurer une protection suffisante (exemple : agriculture en crise et PAC). Conséquence : la grande harmonie de l’époque précédente s’effondre.

Au nom du progrès technique on se moque des injonctions de la nature or celle-ci peut se venger (constructions sur zones inondables). On entre dans une phase où la nature n’est plus dominée purement et simplement. A partir des années 1970 apparaît le courant néo-protectionniste et le développement croissant des métiers de l’assurance.

7- L’économie sanctuaire

La Terre est en danger, se programme différents agendas et mesure de conservation (exemple Agenda 21, Conservatoire du Littoral). On assiste à la naissance d’espaces entièrement protégés (invention à partir des années 1890 aux Etats-Unis avec les parcs naturels). L’idée qu’il existe des espaces, des populations particulièrement vulnérables (faune, flore) s’affirme.

La notion de protection s’étend aussi au patrimoine et au paysage. C’est l’idée qu’il existe des ressources fondamentales pour l’Humanité.

8- L’économie entropique

L’entropie désigne le désordre introduit dans un système (notion définie par la physique). Pour la théorie de l’information, il s’agit du nombre qui mesure l’incertitude de la nature d’un message donné à partir de celui qui le précède. Pour R. Thom (mathématicien), tout système tend nécessairement vers l’entropie c'est-à-dire le chaos. Ainsi l’économie doit être pensée dans une logique entropique (Laborie, généticien).

Raisonner en terme d’entropie implique redécouvrir le principe n°2 de la thermodynamie.

- 1er principe : « rien ne se perd, tout se crée » Tout système fonctionne en prélevant sur l’extérieur, aucun système n’est capable de fonctionner en vase clos. L’économie prélève des matières premières, cela ne pose pas de problème tant que l’on raisonne dans le cadre d’une économie démiurge. L’économie se présente alors comme une prédatrice, elle ne peut pas être pensée dans un champ autonome.

- 2e principe (Cournot) : « tout système pour fonctionner dégrade, tout système rejette des éléments dégradés » Il faut penser le recyclage, l’ « économie stationnaire » au sens de Smith comme un système autorégulé. Au-delà de seuils, il est très difficile pourtant de recycler, la logique de dégradation est inéluctable. Il s’agit d’un simple recul de l’échéance tragique. Le retardement peut s’opérer par des comportements plus respectueux de la nature (exemple le covoiturage) ou par de nouvelles solutions technologiques (changement de technologies pour exploiter des pétroles jusqu’alors inaccessibles, mais devenus rentables à exploiter avec l’augmentation du prix du baril de pétrole).

II- Rappels des grands auteurs sur la question

Lamarck vers 1820 soulève le problème de la dégradation de la nature, pointe l’insouciance des hommes pour l’avenir et leurs semblables. Maltus vers 1800-1820 souligne l’avarice de la nature et sa non reproductibilité à l’infini. Pour Marx le système économique appauvrit les paysans pour les déverser vers le secteur de l’industrie. G. Reugen (1870-1970) met en lumière la logique entropique fondamentale, la dégradation d’ensemble du système économique par des modèles mathématiques imparables. Il insiste sur la capacité des « meilleurs à résister plus longtemps ». Emerge alors la question de leur identification. Sa thèse occupe une place centrale dans la théorie évolutionniste.

Le club de Rome à la fin des années 1960, à l’époque d’un extraordinaire taux de croissance des économies développées, mené par G. Reugen et C. Manscholt, clame qu’il est possible de produire toujours plus mais pose la question « pour qui ? » cela profite et « à quel prix » pour l’environnement. Il pense que la croissance pour la croissance ne résoudra pas tous les problèmes. Il remet en cause le PIB comme indicateur de richesse.

Nordhaus propose de le substituer par l’indicateur de calorie : c'est-à-dire ce qu’il faut comme calorie pour produire un bien (exemple le km-alimentaire : le vrai prix d’un produit alimentaire devrait prendre en compte le prix de son transport en terme calorie dépensée pour l’amener à un autre point du globe par rapport à son contenu calorifique)

De nouveaux principes sont avancés pur retarder l’échéance tragique : - de commandement : de la nature pour qu’elle produise ce que lui dicte le système économique et social (contraire à l’idée d’une économie sanctuaire) - d’obéissance : à la nature en établissant des seuils à ne pas dépasser (exemple en matière d’OGM, de risque pour l’environnement) - d’accompagnement : pour favoriser les comportements prudents et respectueux (exemple : surveillance et pénalisation des automobilistes, incitations fiscales en faveur des biocarburants) - de réparation : élargissement du principe pollueur – payeur. Mais il est souvent difficile de trouver les responsables et quand ils sont identifiés, ils sont rarement solvables (exemple : problème des « sites orphelins »). - de protection (espèces protégées) et d’interdiction (réserves naturelles)


Chapitre 6 : Institutions et Evolutions

I- La question

L’institution est un terme un peu flou, difficile à définir : - réalité administrative, renvoie à l’Etat et au politique - référence au système mondial : les grandes firmes, les organisations internationales - distinction entre institution et organisation malaisée, la première renvoie à un aspect politico – administratif, la seconde à un aspect socio – économique

JJ Rousseau est le premier à avoir posé une approche générale des institutions dans Le Contrat Social. Elles permettent la vie sociale. D. North à partir des années 1990 est un des auteurs qui a réactivé l’attention porté au institutions, en tant qu’ensemble de règles formelles ou informelles qui rendent possible l’activité économique et l’évolution – adaptation des sociétés.

Il faut poser la question de leur rôle : les institutions ne relèvent pas de l’économie, autrefois étaient considérées comme relevant des études sociologiques. A. Tocqueville en 1830 considère les Etats-Unis comme un monde à part, où les idées socialistes ont peu de chances de s’installer, contrairement à l’Europe où la tradition protectionniste est forte. La culture de la réussite s’oppose à la culture de l’obtention.

Veblen estime que la dynamique d’une société dépend de(s) (la) classe(s) moyenne(s) comprise comme institution. Reconnaître son existence implique de reconnaître que: - la logique macro-sociale domine la logique individuelle, c'est-à-dire raisonner dans un cadre holiste - la réalité serait la même pour tous La reconnaissance de l’économie institutionnelle apparaît de ce fait dangereuse pour l’économie rationnelle.

147.210.108.42 7 avril 2008 à 13:48 (CEST)camille, 07/04/08147.210.108.42 7 avril 2008 à 13:48 (CEST)