Lacour Pensée économique BxIV 23/01/06 1er cours
Cours du 23 janvier à Bordeaux IV de M. Lacour.
Regard contemporain sur la pensée économique : introduction
- Taussig : Autrichien, école de Vienne (Schumpeter, Menger, Von Hayeck)
Thèse du consommateur souverain, de la maîtrise des prix. Complément de la loi de Say (loi des débouchés : l'offre est déterminante mais, in fine, c'est le consommateur qui décide, qui accepte ou pas).
Congrès des économistes américains : autre thèse : le neuro-consommateur, ce n'est pas l'homo economicus.
- Engel et Granger : mathématiciens.
Débat entre les Plombiers et les Poètes (P et P) ; eux font partie de la catégorie des Plombiers càd ce sont des économistes puissants, des techniciens, des mécaniciens de l'économétrie. On peut mettre Ricardo dans cette catégorie.
- >théoriciens rigoureux
Les Poètes discutent du sort de l'humanité. Keynes, Schumpeter, Kahneman : économie expérimentale. Ils observent au lieu de dire comment ça doit être.
- Efficacité des entreprises : comment l'expliquer ? En prenant la question à l'envers : les entreprises qui ne sont pas très efficaces devraient disparaître donc on étudie celles qui disparaissent.
Pour Marx : le capitalisme est condamné car les chefs d'entreprises doivent faire des innovations permanentes, pour ça, ils veulent de la plus-value.
On constate que les entreprises les mieux gérées selon les gestionnaires ne sont pas celles qui durent le plus longtemps ; il y a autre chose, c'est la confiance dans un produit, l'attachement à une marque, à un lieu ce qui ne devrait pas compter dans une économie pure et parfaite.
- Economie de la connaissance : la concurrence se joue là-dessus, l'Inde et la Chine l'ont compris, ce qui compte, c'est le savoir.
- >économie de l'innovation
Pour Smith, par la spécialisation il y aura amélioration de l'organisation économique. La compétence, la raison appartiennent à la connaissance.
- Frédéric Bastia (Français), partisan du libéralisme. Le bien-être = quand il n'y aura plus d'états nationaux, plus de guerres économiques, des populations un peu plus généreuses. On s'aperçoit aujourd'hui qu'il y a de la pauvreté au sein des pays riches.
- Peter Brucker : notion de stratégies, de gestion par objectifs.
Idée que le travailleur n'est pas seulement un coût mais une ressource qualifiée, une personne.
Dans les années 60, on continue de faire comme si l'économie était de la gestion optimale de biens. Or il faut déjà penser à l'économie du savoir. La gestion se fait par des objectifs.
On rentre dans une période de turbulences, à la différence de l'enthousiasme de l'après-guerre ; existence de grands changements très profonds.
Dans les années 20, le capitalisme est en crise pour des raisons idéologiques et parce qu'on rentre dans une période de turbulences : la Bourse, les comportements ne sont plus les mêmes, c'est aussi une période de discontinuités : on rentre dans une logique de rupture.
Cela donne raison à Keynes : l'économie n'est pas seulement rationnelle, elle est neuronale, chaotique, incohérente.
Dans une organisation, ce qui importe, c'est le bien-être. Il est plus important que le profit ; en fait, c'est le bien-être qui permet le plus grand profit.
- Ghoshal : le capital social, cela va au-delà des dotations factorielles, c'est une culture commune, partagée ; c'est la capacité à mobiliser des gens donc importance de la réputation, de la confiance.
- >lecture en "3 P" : purpose, process, people (avant, stratégie = structure, système).
En 2005, Aumann et Schelling, deux mathématiciens, travaillent sur la théorie des Jeux : la rationalité, la coopération volontaire a ses limites. Naturellement, il faut plutôt s'obliger à avoir des règles du jeu, de vie commune.
C'est souvent dans la crainte que l'on coopère, cf. le modèle de la dissuasion nucléaire.
Schelling : blanc/noirs aux Etats-Unis
- >comportement profond d'aversion
- J.-J. Rousseau : en 1755, article sur l'économie politique.
La naissance de l'économie politique : 1615 avec A. de Montchrestien, bien avant A. Smith et 1767 avec John Stuart. 2005, on redécouvre Rousseau, sa conception de l'économie politique a retenu l'attention des auteurs.
- >c'est l'étude de la bonne gestion de l'Etat
Le bon modèle économique = économie rurale, agraire car c'est une économie simple. Les acteurs sont francs et rendent service à la société. Ville = corruption, inefficacité.
- ⇨ dans les débats des années 2000, Rousseau réapparaît comme un fanatique de l'agriculture.
- Darwin et le néo-darwinisme : thèse qui revient à la mode de manière secondaire par rapport à nos considérations. Aux Etats-Unis, on est pour ou contre : Darwin vs les créationnistes.
Les créationnistes : nous sommes à l'image de dieu, on doit s'en rapprocher, la politique, la société et l'économie sont secondaires.
- >conséquences politico-économiques
Darwin : nouvelle lecture ; reprend certains travaux de Spencer. 1860 = énorme capacité d'adaptation des sociétés ; seuls les meilleurs s'en sortent.
- >il a été longtemps convenu qu'on ne parlait pas de Darwin (base du nazisme)
On le redécouvre parce qu'on fait le lien avec un courant moderne, l'évolutionnisme (-> Schumpeter). Les sociétés sont capables de bouger, s'adaptent, notamment par des innovations (sinon, mort). C'est difficile de produire des innovations sociales, pourtant, c'est là qu'est possible ou pas le développement d'une société.