Blancheton Bx IV M2 1er cours 12/10/06

De Univ-Bordeaux

Leçon 1 : Signification des chiffres de la croissance et analyse des facteurs d'instabilité de la croissance

  • Voir l'ouvrage de M.Blancheton, Les politiques économiques, pour une mise au point sur les principales notions d'économie.
  • En histoire économique, notre objet d'étude consiste à essayer de comprendre quelle est la logique de l'accumulation et de la création de richesses.
  • But : donner des recettes pour que la production soit maximale au niveau d'une entreprise ou que l'Etat fasse des recettes par le biais d'institution.
  • L'objectif final = notion de bien-être.

Question qui se pose : comment juger les performances d'une économie ?

  • Le résumé des performances d'une économie passe par le chiffre de la croissance, le PIB (Produit Intérieur Brut).
    • PIB = somme des valeurs ajoutées des branches productives de l'économie.
    • Il s'agit d'un flux, c'est à dire un agrégat qui se renouvelle entièrement de période en période. Le flux s'oppose au stock : grandeurs dans lesquelles on retrouve des données des années précédentes. Ex. : les chiffres du chômage.
    • Le flux alimente le stock.

Le PIB peut s'exprimer en :

  • niveaux ; c'est à dire en milliards de dollars pour une année,
  • variations ; c'est à dire le taux de croissance de l'économie.
  • Autre chiffre de la croissance : le PIB par habitant. Là aussi, données en niveaux et en variations.
    • Donnée qui neutralise les inégalités et qui révèle le niveau de vie moyen.
    • Voir tableau 1 colonne 3. Le PIB/hab est plus élevé à Monaco, au Luxembourg qu'aux Etats-Unis. La Chine a un PIB/hab bas car il y a une très grande population mais aussi une forte différence entre les villes et les campagnes.
      • D'où question sur la Chine : est-ce une superpuissance ou une économie en voie de développement ?
  • Revenons au PIB. Le PIB courant en niveaux est égal au poids économique d'une nation, c'est un indicateur de sa puissance économique.
    • Le PIB mondial en 2004 est de 40000 Milliards de dollars.
      • Il faut mettre en rapport le PIB d'une nation avec ceux d'autres nations et avec le PIB mondial. Etats-Unis = 30% du PIB mondial. C'est un signe de la surpuissance économique des E.U.
      • Voir tableau 1. La Chine va dépasser la France dans peu de temps. Fin des années 1980, la France était au-dessus de la Grande-Bretagne. Domination des E.U..
      • L'Union Européenne a 25% (11500 Milliards de dollars). Mais pas la même puissance que les Etats-Unis.
  • Les problèmes sont complexifiés par les taux de change et le pouvoir d'achat.
    • Exemple : la Chine, son PIB est calculé en yuans et après on le converti en dollars avec un taux de change en rigueur : 1 dollar = 8 yuans. Avec la théorie de la parité des pouvoirs d'achat : le cours de change le moins mauvais entre deux monnaies devrait être déterminé par le pouvoir d'achat de chacune des deux monnaies en marchandises et en services (cours d'équilibre du taux de change théorisé par un docteur suédois, Gustave Cassel, pendant la 1ère Guerre Mondiale)
      • Dans ce cas-là, 1 dollar = 2 ou 3 yuans pour le même panier de biens.
      • le yuan est sous-évalué donc avantage artificiel pour la Chine qui peut doper ses exportations. Les E.U. demandent à la Chine de réévaluer sa monnaie mais ils ne peuvent pas être sévères car la Chine comble le déficit américain (comme le Japon le faisait dans les années 1980-1990). Voir tableau 1 colonne 2 : la Chine arrive en seconde position.
      • même phénomène dans l'ensemble des PVD.

Les facteurs d'instabilité

Quand on regarde l'histoire, on comprend l'instabilité. Exemple : au XIXème, part de l'agriculture = 50% de la croissance donc en cas de mauvaises récoltes, fort recul de la croissance.

  • dans une certaine mesure, cette volatilité perdure actuellement.
  • tableau 2 : bcp de variations dans la croissance. Or on pourrait s'attendre à plus de stabilité grâce aux politiques économiques.
  • tout concourt à l'instabilité
  • lecture selon offre/demande

Offre

  • Deux grands moteurs de la croissance pour Solow : croissance démographique et croissance des progrès techniques, de l'innovation.
    • La démographie n'influe pas sur la croissance mais les progrès techniques sont une cause d'instabilité. Une innovation apparaît pour produire beaucoup plus mais on ne sait pas quand elle va arriver.
    • caractère cyclique de l'innovation (Schumpeter). Problème aussi de l'utilisation des progrès, de l'innovation. Question de l'usage d'une nouvelle technologie (ex, on introduit internet dans une entreprise et tout le monde passe sa journée sur MSN donc réduction de la productivité).
    • Autre facteur dans l'offre : les chocs d'offre c'est à dire une perturbation non anticipée qui va toucher les coûts de production de l'entreprise. Ex. : choc énergétique (choc pétrolier-d'octobre 73 à janvier 74, on passe de 3$ à 12$ le baril) Cela provoque dans l'entreprise une hausse des coûts de production donc soit hausse des prix si peu de concurrence soit baisse des marges. La croissance passe de 5% en 73 à 2-3%en 75.
    • Autre types de choc : choc salarial. Exemple : accords Matignon en mai 36, grèves avec occupation d'usines, les salaires augmentent de 12% sans prévenir pour le chef d'entreprise. Accords de Grenelle (mai 68) : le SMIG augmente de 35%.
    • Les crises financières perturbent le fonctionnement de l'économie.

Demande

  • La demande globale = la consommation + l'investissement + les dépenses publiques + composante externe (les exportations - les importations)
    • la demande n'est pas stable
    • La composante externe est affectée par beaucoup de choses : les cours de change par ex.
    • La consommation n'est pas stable car derrière, il y a de la psychologie.
    • L'investissement est le plus instable car très subjectif, ressenti du marché.
    • dimension psychologique, anticipative dans tout cela
      • donc c'est très difficile de faire des prévisions de croissance. Exemple : pour 2003, en France, on avait prévu 2,5% de croissance (budget établi sur cette base) or il y en a eu 0,5%.
    • 2006 : croissance mondiale sûrement très forte, bonne conjoncture.
    • Le potentiel de croissance des E.U. est bien supérieure à celui de l'Europe.