Lacour Bx IV M1 1er cours 29/01/08

De Univ-Bordeaux


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Regard contemporain sur la pensée économique

Introduction  Le bonheur est-il un sujet d’économie ? • L’utilitarisme : doctrine morale formulée par J. Bentham et J.S. Mill - 1er principe : le bonheur résulte d’un calcul des plaisirs et des peines. L’individu rationnel recherche la satisfaction maximum pour un coût minimum. Cette vision fonde la théorie de l’homo oeconomicus et l’analyse microéconomique. - 2e principe : « le plus grand bonheur pour le plus grand nombre », ce qui implique que le bonheur est quantifiable et totalisable. Ce principe fonde l’économie politique.

• L’école de Chicago : courant de pensée néoclassique initié par F.H Knight, prônant une vision orthodoxe du laisser-faire. Le marché est le meilleur régulateur possible. Représentants : F von Hayek, M. Friedman (fondateur du monétarisme), G.S. Becker (théorie du capital humain, R.E Lucas (théorie des anticipations rationnelles) exemple : Lewit étudie la prostitution à Chicago par une fonction d’utilité

Session 1 : La construction d’un champ scientifique

De la neuroéconomie ( : étude des influx nerveux du cerveau dans la détermination des comportements) à la wikiéconomie (économie où l’information est au centre de la connaissance, économie de l’internet)  A l’heure du développement durable, les instruments de l’économiste sont ils toujours valables ?

I- Des questions permanentes

Auteurs à la mode : Lewit, Krugman. Noms oubliés : Keynes, Marx Auteurs redécouverts : Schumpeter, Bomol (théoricien de l’entrepreneur)  Comment les entreprises peuvent-elles réinventer l’éthique ?

A- Richesse, pauvreté, ressources

L’économie est la science de la richesse. Pour A. Smith, la richesse provient de la spécialisation, de la division internationale du travail, du libre-échange. A. Sen la richesse implique des capabilities = possibilité d’accès.

Définitions de la richesse : - Les Anciens = la connaissance et la démocratie - Les pères de l’Eglise = la pitié et la pauvreté temporelle ; la chrématistique est un péché - Les mercantilistes = la monnaie - Les physiocrates = la terre - Les classiques = l’industrie et l’échange - Marx = l’aliénation - Aujourd’hui : la richesse est indissociable du partage du savoir, qui joue un rôle moteur dans l’économie de la connaissance

La pauvreté est toujours relative (comme la richesse même si on peut la quantifier). Exemple : en France le seuil de pauvreté est fixé à la moitié du Smic. Pour Loyard, la richesse se définit par une valeur monétaire et par un regard sur ce que possède l’autre.

B- L’économie : champ autosuffisant ou partiel ?

L’économie a la prétention à tout expliquer (école de Chicago), cette position est proche de la vision cosmogoniste des Anciens. Pour A de Montchrétien ou Vauban, l’économie politique est une science pure. Aujourd’hui la neuroéconomie répond de cette vocation. Or l’économie est aussi à l’heure actuelle destructrice de l’environnement, sa prétendue autosuffisance à connaître le réel de l’extérieur butte avec son action concrète sur le monde.

La praxéologie étudie les actions ordonnées en vue de certaines fins. Elle postule donc que tous les individus ont les mêmes comportements, ce qui s’oppose à la vision de Keynes pour qui l’économiste est comme l’artisan dentiste. Il cherche avant tout à gérer au mieux les problèmes les plus urgents, de son temps.

C- Théorie des organisations et principes de gouvernement

Aujourd’hui, les entreprises jouent de plus en plus la carte de l’éthique et de l’esthétique.

L’économie politique est la science qui permet l’accumulation de richesse et de puissance. La question du bon gouvernement s’illustre avec la courbe de Laffer, dont le principe clair est « trop d’impôt tue l’impôt »

La Banque Mondiale dans les années 1990 inventent le concept de « bonne gouvernance ». Celle-ci enseigne une nouvelle gestion publique fondée sur une logique entrepreneuriale, suppose la réduction du domaine d’intervention de l’Etat-Providence (par le ciblage des bénéficiaires des politiques sociales, la privatisation des services publics) . Il en existe 2 conceptions : - libérale : se confond avec la dérégulation - politique : correspond à la démocratie participative (pouvoir partagé, décentralisé, à différentes échelles)

La corporate governance est le mode de management où la gestion de l’entreprise est soumise aux intérêts des actionnaires

Les choix entre marché, Etat coordinateur ou Etat ni-ni (ni privatisation, ni nationalisation, entre modèle hiérarchique et modèle horizontal d’organisation, la question de la nature des hommes (naturellement mauvais chez Locke, bons mais aliénés ou corrompus chez Marx), la question du domaine de compétences des fonctions régaliennes, participent à cette réflexion sur les bons principe de gouvernement.

D- Autour de la valeur

On distingue la valeur-connaissance (des Anciens), la valeur-métallique, la valeur-travail (de Smith), les ressources, les dotations en ressources, les actifs, les aptitudes (= savoir s’adapter)

E- La monnaie

Aristote distinguait entre valeur d’usage et valeur d’échange. La monnaie a 3 fonctions : de transaction, de spéculation, de précaution (Dans la loi des débouchés de J.B. Say la monnaie n’est qu’un voile) Elle prend plusieurs formes : divisionnaire, fiduciaire, scripturale

Aujourd’hui la question première est celle de l’adéquation entre l’économie réelle et tittricisée (économie des valeurs boursières). T. More dans son Utopie préconisait de fondre tout l’or pour éviter les inégalités.