Catégorie:Cours de Mme Guillaume
Histoire et changements
Travail sur la notion de ruptures et de continuités. La démarche de l’historien ne se justifie que dans la mesure où le passé contribue à éclairer le présent. L’histoire qui s’ancre sur le long terme privilégie les continuités plutôt que les changements (cf. la violence urbaine a toujours existé, aujourd’hui les journaux parlent d’un regain de violence, elle n’a certes pas la même forme qu’au XIX° siècle mais elle a toujours existé.) Les historiens sont là pour pondérer le catastrophisme ambiant. Ainsi, il faut se méfier des déterminismes. La complexité des rapports en histoire entre changements et continuité est qu’il ne faut pas les dissocier. Le changement devient singulier sur le long terme.
I. Pourquoi l’historien minore-t-il le changement ?
L’histoire qui s’est dite progressiste a plus insisté sur le long terme que sur le court terme. (cf. texte de Braudel sur le temps; il distingue deux temps : le temps des Annales et le temps de la contestation de cette école historique.)
Rappel : l’école des Annales s’est créée en opposition à l’histoire traditionnelle, une histoire politique événementielle (cf. Lavisse). Aujourd’hui, on parle plutôt d’ « événement dateur » (comme 1789) puis il s’établit une réflexion sur les faits avec une argumentation. L’école des Annales s’est intéressée à l’histoire sociale (cf. Labrousse : étude du prix du grain pour expliquer la Révolution ; Goubert : La France de Louis XIV ; Soboul…). Elle se caractérise par une volonté d’analyser des mouvements cycliques de plus grande envergure avec une préférence pour le temps moyen qui convient à l’histoire économique et sociale, « récit de la conjoncture ». Donc une préférence pour la macrohistoire qui englobe un espace vaste et un champ chronologique large alors que la microhistoire est décriée.
Pour Braudel, l’événementiel est superficiel car il ne rend pas compte des grands évolutions mais souligne l’importance des structures conditionnées par la durée. Le temps long émousse les discontinuités, pour cela les Annales privilégient les continuités car elles permettent d’observer les grands cycles économiques et les mutations sociales (notamment la tertiarisation de la société). Elles se caractérisent en outre par un intérêt certain pour l’histoire des mentalités, ou analyse des comportements (sur une évolution lente). Les historiens qui ont eu un intérêt pour ce champ de l’histoire furent : LEROY-LADURIE L’Histoire immobile, les changements, pour lui, ne font rien évoluer ; ARIES, historien de la mort ; LABROUSSE parle de l’histoire des « résistances » : « la structure sociale est une résistance » aux changements.
Mais, on rencontre certaines contradictions : les Annales ont été imprégnées par le marxisme, l’histoire des ruptures (cf. la révolution prolétarienne). La contradiction est plus ou moins surmontée en distinguant l’idéologie de la rupture et l’idéologie du peuple pour le peuple.
II. La sensibilisation de l’historien au changement
Est une réaction à l’Ecole des Annales sans rejet total cependant. L’histoire s’est nourrie de plusieurs influences ; François DOSSE en 1987 publie L’histoire en miettes, sous-entendant par là que l’histoire emprunte à de nombreuses influences :
- marxiste : prégnante entre 1950-1980 ; elle va de paire avec la culture ouvriériste. M.LAZAR, Le communisme, une passion française : le PC est en plein déclin en France mais cela n’exclut pas que le communisme reste très important dans la société la culture politique communiste est très influente d’où une évolution vers l’extrême gauche comme au PS. Cette influence marxiste a des conséquences sur la démarche historique dans le sens où on est plus sensibilisé aux ruptures, aux conflits plus qu’aux réformes, plus à l’« histoire-mémoire ».Ainsi des pans entiers de la recherche historique ont été négligé car ils n’entraient pas dans la mécanique de la tautologie marxiste. Depuis peu, on s’intéresse à ce qui est flou (frontières mal banalisées cf. les recherches sur les partis politiques centristes.)
- la renaissance de l’histoire politique dans les années 1980. Elle a eu pour socle des structures importantes : Paris X ; l’IEP de Paris de R. Rémond. L’histoire des mouvements, des forces politiques, des élections vus à travers la sociologie politique. On s’empare même de l’actualité. L’histoire du temps présent s’appuie sur les sources orales, elle est d’abord une histoire militante : pallier l’absence des sources écrites par les sources orales (cf. mémoires des mineurs). L’Histoire-mémoire (cf. Seconde guerre mondiale) est un objet d’étude de l’Institut du Temps Présent (témoignages de Résistants) ; histoire de la colonisation et de la décolonisation (cf. NORA : Les lieux de mémoire). L’historien des temps contemporains étudie une histoire plurielle (histoire des générations comme SIRINELLI ; l’histoire des sociabilités comme AGHULON ; les cultures politiques.)
Cette nouvelle histoire politique a une variable temps importante exprimée par SIRINELLI comme une « temporalité à géométrie variable » c'est-à-dire que si le temps reste un élément essentiel dans la démarche historique, sa durée n’est moins que ne le souhaitaient les historiens des Annales. L’essentiel est de recontextualiser l’événement dans le moyen ou le long terme. Le champ de recherche est à contextualiser dans la durée. La démarche de l’historien de l’histoire contemporaine est de choisir la chronologie de son champ.
III. Le traitement du changement
L’historien est confronté au changement ; celui-ci a deux origines :
- -un changement brutal : une rupture
- -un changement consensuel générateur de réformes
A. La rupture
est une notion importante dans la compréhension de l’histoire politique et sociale française marquée par ce qu’on appelle « l’exception française ». Tout se déroule à partir d’un événement dateur : 1789 qui apparaît comme la concrétisation des pensées des Lumières et qui a marqué la vie politique voire sociale française par la force du conflit droite/ gauche (cf. la séparation physique lors des assemblées : les aristocrates se plaçaient à droite et le parti des Patriotes à gauche .). Ce clivage a été intériorisé par la vie politique française ce qui en fait sa singularité. Aujourd’hui encore la bipolarité est de mise dans la vie politique nationale. M. WINOCK a même parlé des « guerres franco-françaises » qui ont opposé les monarchistes aux républicains puis même schéma entre la droite et la gauche.
Les travaux des sociologues comme Pierre BIRNBAUM, auteur de La France imaginée ou P. MANDRAS, auteur de La France que je vois, ont démontré que la vie politique était marquée par des affrontements entre utopie républicaine et une France attachée à un passé monarchiste ou contre révolutionnaire. MANDRAS souligne des contradictions et la violence des affrontements (cf. en France, la grève est un préalable aux négociations) démontrant par là la culture du conflit qui règne en France. Celle-ci se manifeste par une difficulté à assimiler les compromis ; ainsi le centrisme est impossible alors que c’est une stratégie de pouvoir. En France, il semble qu’il manque un espace politique pour loger ce centrisme. Ex. en 1981, victoire de la gauche aux présidentielles ; alternance. La date a facilité l’intégration des socialistes à la V° République. Cet acte politique fut théâtralisé par les médias alors que c’est un phénomène normal en démocratie. Ex. l’affaire Dreyfus ; le 6 février 1934 ; mai 1968 sont des événements qui renforcent le conflit. Les crises sont en majorité les guerres, elles constituent une rupture proprement dite. F. BOCK, dans Les sociétés, la guerre et la paix parle dune « brutalisation des sociétés ». La Seconde guerre mondiale a constitué une rupture institutionnelle avec la faillite de la III° République d’où ma nécessité d’un changement constitutionnel de 1946. Elle a eu un impact aussi dans les comportements individuels.
Mais même où la rupture semble être privilégiée, idée qui a prévalu après 1945, des éléments avaient déjà été évoqués sous Vichy (O. DARD Les Nouvelles Relèves en France). La crise des années 1930, crise économique et politique, a suscité des réflexions sur les dysfonctionnements de l’Etat qui avaient eu court dès la fin de la Première guerre mondiale et pas seulement dans les années 1930 mais la réflexion n’a pas abouti à une réforme de l’Etat.
Les Nouvelles Relèves ont proposé des solutions:
- -« réalistes » (vision globale de la modernisation du pays)
- -« spiritualistes » (valeurs chrétiennes)
Ces Nouvelles Relèves sont des technocrates dans le cabinet de Vichy puis après 1945, ils sont à l’origine d’une volonté de réformer le politique et de mener des réformes sociales. Ainsi, contrairement à ce qu’on pourrait croire, il y a eut une certaine continuité.
Mais quelques exemples :
- -Antoine PINEY : en 1936, il est député de la Loire (homme de droite soutenu par le patronat), en 1940, il vote les pleins pouvoirs à Pétain mais il n’a pas commis de crimes cependant il fut frappé d’inéligibilité. Cela ne l’empêcha pas de poursuivre une carrière après guerre, il fut ministre puis Président du Conseil en 1952.
- -P. FAURE : socialiste dans l’entre-deux-guerres : secrétaire général de la SFIO pendant plus de 20 ans, il était pacifique, n’a pas voulu comprendre le danger hitlérien et a voté les pleins pouvoirs à Pétain. Puis il n’a jamais réussi à faire carrière.
Autre rupture en histoire économique. Thèse d’O. FEURTAG qui a introduit la notion « d’économie d’endettement » formulée par HICKS en 1973 et qui désigne l’utilisation du crédit à moyen terme mobilisable au détriment de l’autofinancement et du marché boursier. La France s’en détourne. Cela est le reflet d’une société de classe moyenne qui veut, après 1945, profiter des biens de consommation.
B. Le changement consensuel.
Dans l’histoire heurtée, il existe des zones d’apaisement générant des réformes. Elles permettent une lecture plus apaisée de la vie politique française. Il y a des moments importants de ces changements consensuels (cf. le poids des Républicains opportunistes qui ont mené une politique du centre.)
Selon J GARRIGUES, au XIX° siècle, il y a eu des changements consensuels en faveur de l’éducation, de la mise en place des chambres parlementaires, du Ralliement des catholiques à la République. Il y a eu consensus autour des institutions surtout dans l’après guerre autour de l’Etat Providence.
1988 : FURET, JULLIARD, ROZENVALON publient La République du Centre faisant acte d’un émoussement des clivages politiques droite/ gauche. Les différents partis peuvent s’entendre pour gérer les problèmes : chômage, retraites, sécurité, immigration…C’est ce qu’on appelle des niches consensuelles. Constatant un tel phénomène d’entente, des auteurs comme D. GAUCHET pose la question de la pertinence du clivage droite/ gauche pour qualifier le régime français. Avec la technicité de certains problèmes et avec la mondialisation, des impératifs externes forts, les clivages s ‘amenuisent sans disparaître pour autant. Certains, comme Julliard ou Rozenvalon, regrettent cet amenuisement par crainte que la démocratie se fragilise. D’autres y voient une plus grande efficacité pour régler les problèmes difficiles (comme Furet).
Ainsi, il y a un permanent débat double sur le clivage du paysage politique français et ses conséquences.
cours du 10 novembre 2006
Les cultures politiques
I. Etude du texte de Serge Berstein
l 1 à 5 : l’auteur critique l’histoire politique événementielle à la Lavisse, l’histoire positiviste qui s’appuie sur le personnage du héros (ce qu’on appelle communément « l’histoire bataille »). Il critique une histoire politique qui se fait actuellement sur une approche plus historique qu’historisante. Le phénomène « catalogue » est à proscrire et même une approche prosopographique, centrée sur la personne d’un roi, d’un homme d’Etat. Berstein ne veut pas se poser en censeur et reconnaît que certaines approches ne rendent pas compte du phénomène politique. Ainsi cet extrait est une critique globale de l’école positiviste doublée d’une critique plus perlée de l’école historique à l’heure actuelle : l’auteur veut rassembler les deux écoles.
L 7 : « préalable », une analyse d’un phénomène historique ou politique doit se faire en profondeur pour prendre en compte la complexité de l’objet.
L 11 : « autres domaines » : la mention de ces autres domaines est une manière d’affirmer l’identité de l’histoire par rapport aux autres sciences sociales comme les sciences politiques.
L 13 : « comprendre et expliquer » mais il n’est pas question de relater ou de juger : l’historien doit prendre la mesure du rôle qui lui incombe. On aboutit à des changements d’objets en histoire politique : politique de la santé, du sport… et à un renouvellement des objets d’études et de la chronologie comme l’histoire du temps présent (cf. Comité d’histoire de la Seconde guerre mondiale sous la direction de Bédaria devenu l’Institut d’Histoire du Temps Présent) qui entraîne la multiplicité des institutions (Institut Charles de Gaulle…). Les méthodes d’approche historique sont renouvelées par des études prosopographiques associées à la méthode de l’entretien qui s’apparente plus ou moins à la sociologie.
L 20 : « même grille de lecture » : l’auteur tient à souligner que l’appréhension des événements dépend de la subjectivité et de la sensibilité de chacun. En effet, on juge de l’importance des événements quand on les vit. Il est donc nécessaire de prendre en compte la généalogie comme J F Sirinelli dans son ouvrage Les baby-boomers en se posant la question : comment une génération peut-elle vivre tels ou tels événements ? Un passé commun cimente une génération. (Par exemple, pour notre génération, l’événement engendré par le projet de loi sur le CPE, qu’on fut pour ou contre, constitue un élément de référence dans notre histoire politique.)
L 21 : « pourquoi… ». Le paysage politique français est constamment jalonné d’événements comme les phases de négociations, de réformes, de conflits… Pour autant, l’auteur rejette tout déterminisme marxiste (selon lui, il n’y aurait pas d’autonomie de la classe moyenne).
L 36 : quand il rejette tout déterminisme, l’historien a de nouveau sa spécificité, son argumentation repose sur des « traces ».
L 40 : l’auteur définit les cultures politiques comprises comme des valeurs, il est possible d’appréhender l’histoire par le biais de la culture politique. Berstein désigne un mode opératoire de recherche lorsqu’il parle de cultures politiques. Celles-ci sont définies comme « l’ensemble des représentations porteuses de normes et de valeurs qui constituent l’identité des grandes familles politiques ». La notion de parti a une acception plus large. Par l’approche par les cultures politiques, l’auteur recoupe l’histoire culturelle qui a renouvelé l’histoire politique. Pour définir une famille politique, il faut établir une « carte d’identité » avec ses valeurs : quelle idée de la France, de la nation ? pour le gaullisme par exemple. Aujourd’hui la notion de culture politique tend à se brouiller.
II. Une notion très en vogue
De nombreux ouvrages sur les cultures politiques ont été publiés. La variable fut posée par Berstein et Rudelle avec leur ouvrage Le Modèle Républicain ou encore La République sur le fil de Berstein paru en 1998.
Des politistes sont mis eux aussi à écrire sur les cultures politiques :
- -Cultures politiques sous la direction de Le Faï
- -Les cultures politiques des Français sous la direction de P. Bréchon, 2001.
Les cultures politiques sont étudiées tour à tour par l’histoire, la science politique, la sociologie politique. Cette approche est venue des Etats-Unis avec l’école des « développementalistes », école de science politique (cf. G. Almond et S Verba qui ont étudié les partis et les forces politiques dans les années 1950 en Amérique).
Avec l’histoire connotée idéologiquement, l’idée d’Almonde et de Verba était d’appréhender l’ensemble des systèmes politiques dans le monde et de montrer qu'au fond ces systèmes sont différents et qu’on pouvait les considérer comme inégaux au regard du critère de développement. Ainsi on en vient à des modèles de la modernité avec cependant quelques différences puisqu’il existe des modèles plus achevés que d’autres comme la démocratie libérale, modèle à suivre dans les années 1950, comme ayant une culture politique très achevée. Le modèle de démocratie européenne ne s’est pas imposé mais la notion de culture politique a permis à des politistes puis à des historiens de montrer qu’il existait des modèles de démocratie (démocratie libérale, populaire…) et de les comprendre en étudiant une approche du système mais aussi des mentalités.
A. Dans quelle mesure un historien peut-il utiliser ce mode opératoire ?
On a déjà l’histoire politique, l’histoire culturelle des intellectuels notamment en articulation avec le politique (cf. Sirinelli et Ory : la définition d’un intellectuel doit découler d’un engagement à partir de l’affaire Dreyfus), l’histoire sociale des différents groupes de la société.
La culture politique se veut une histoire globale. Il existe des valeurs et de représentations qui forgent ces trois histoires. Les cultures politiques sont plurielles et évolutives, mais elles se positionnent en fonction d’un événement dateur : la Révolution française. Celle-ci a donné lieu à la naissance des partis politiques :
- -à droite : ceux qui avaient une culture traditionaliste (culture de conflit) avec un idéal d’ordre naturel, un attachement à la monarchie, à la religion.
- -à gauche : la culture républicaine attachée aux libertés, pas toujours à l’égalité cependant, attachée à la laïcité, à la méritocratie.
Ce bagage issu de la Révolution s’accumule en strates et se retrouve en corpus de cultures politiques. Il se transforme en un clivage droite/ gauche. L’historien devra analyser ce bagage culturel en expliquant les comportements individuels ou collectifs.
Il peut exister un consensus, on peut rencontrer une formation de culture originale. Par exemple : le communisme né du marxisme fin XIX° en même temps de que le socialisme a engendré une nécessaire réadaptation, les socialistes ont participé au pouvoir ce qui a amené une opposition au sein même du parti entre participationnistes (comme Léon Blum) et non participationnistes (Marceau Pivert) dans l’entre-deux-guerres.
La notion de culture politique en France a permis de dégager le modèle républicain français issu de la Révolution et qui s’est forgé au XIX° siècle jusqu’à arriver à ce que Berstein appelle « l’éco-système ».
B. Comment est-on arrivé à un équilibre harmonieux ?
- 1° argument : le poids de la philosophie de Lumières, la foi dans le progrès (positivisme) qui se sont opposés à l’ « obscurantisme » de l’Eglise. Avec le Ralliement des catholiques à la République en 1892 ou celui des monarchistes orléanistes après la mort du comte de Chambord dans les années 1870, est apparu le terreau d’une culture politique plus consensuelle.
- 2° argument : l’autre facteur de cohésion est la III° République qui refuse les antagonismes c'est-à-dire rejette la culture marxiste et anarchiste cependant l’idéal socialiste n’était pas absent mais ne comprenait pas la dimension de la lutte des classes seulement celle de solidarité de classe (le solidarisme de Léon Bourgeois basé sur le mutualisme et l’entraide), ainsi se développe la France des « petits propriétaires ». La cohésion de la nation était fondée sur la notion de patriotisme.
Cet équilibre dans le système républicain a été mis à mal avec la Première guerre mondiale et les crises de l’entre-deux-guerres.
Quelle culture politique sous la IV° République ?
Au niveau social, on constate du transfert des classes moyennes indépendantes vers les classes moyennes salariées (les fonctionnaires) ; elles vont le plus profiter d’un phénomène nouveau : la mise en place de l’Etat Providence.
Quelle culture politique sous la V° République ?
La rupture de 1958 (le retour de De Gaulle après la crise du 13 mai) est concrétisée en 1962 (élection du Président de la République au SU). Elle révèle la crise du consensus institutionnel de la IV° République. Les institutions de la V° République sont restées très consensuelles jusqu’au mandant de F. Mitterrand (accepté par la gauche française) qui ouvre la voie à un système mi-présidentiel, mi-parlementaire.
L’idée de l’intervention de l’Etat (au niveau économique et social) est une tradition étatique fondamentale en France renforcée par la centralisation jacobine. Aujourd’hui on est face à une contestation de la culture libérale, conjoncturellement les Français ne sont pas ouverts à une culture libérale (sauf la droite libérale). Une spécificité s’est ajoutée pendant la République gaullienne : la culture de croissance, de consommation (pendant les Trente Glorieuses) qui ont engendré la fin de l’écosystème, les équilibres ont été rompus.
Aujourd’hui quid de la culture politique ? Les valeurs s’effritent pour le modèle républicain ? L’Etat Providence est un acquis social mais doit se réformer.
La mondialisation, l’Europe mettent à mal la culture nationale politique : est-ce un enrichissement ou au contraire un déclin ?
Il semble qu’aujourd’hui on soit confronté à un certain communautarisme. La France centralisatrice facilite-t-elle l’assimilation ? Qu’en est-il alors des communautés qui revendiquent leur identité (comportements, religion…) ? De même, les problèmes de régionalismes (Pays Basque, Corse) mettent à mal l’unicité, la centralisation, le jacobinisme propre à notre République.
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