Cours complet 06-07 BxIV M2 Blancheton

De Univ-Bordeaux

Leçon 1 : Signification des chiffres de la croissance et analyse des facteurs d'instabilité de la croissance

  • Voir l'ouvrage de M.Blancheton, Les politiques économiques, pour une mise au point sur les principales notions d'économie.
  • En histoire économique, notre objet d'étude consiste à essayer de comprendre quelle est la logique de l'accumulation et de la création de richesses.
  • But : donner des recettes pour que la production soit maximale au niveau d'une entreprise ou que l'Etat fasse des recettes par le biais d'institution.
  • L'objectif final = notion de bien-être.

Question qui se pose : comment juger les performances d'une économie ?

  • Le résumé des performances d'une économie passe par le chiffre de la croissance, le PIB (Produit Intérieur Brut).
    • PIB = somme des valeurs ajoutées des branches productives de l'économie.
    • Il s'agit d'un flux, c'est à dire un agrégat qui se renouvelle entièrement de période en période. Le flux s'oppose au stock : grandeurs dans lesquelles on retrouve des données des années précédentes. Ex. : les chiffres du chômage.
    • Le flux alimente le stock.

Le PIB peut s'exprimer en :

  • niveaux ; c'est à dire en milliards de dollars pour une année,
  • variations ; c'est à dire le taux de croissance de l'économie.
  • Autre chiffre de la croissance : le PIB par habitant. Là aussi, données en niveaux et en variations.
    • Donnée qui neutralise les inégalités et qui révèle le niveau de vie moyen.
    • Voir tableau 1 colonne 3. Le PIB/hab est plus élevé à Monaco, au Luxembourg qu'aux Etats-Unis. La Chine a un PIB/hab bas car il y a une très grande population mais aussi une forte différence entre les villes et les campagnes.
      • D'où question sur la Chine : est-ce une superpuissance ou une économie en voie de développement ?
  • Revenons au PIB. Le PIB courant en niveaux est égal au poids économique d'une nation, c'est un indicateur de sa puissance économique.
    • Le PIB mondial en 2004 est de 40000 Milliards de dollars.
      • Il faut mettre en rapport le PIB d'une nation avec ceux d'autres nations et avec le PIB mondial. Etats-Unis = 30% du PIB mondial. C'est un signe de la surpuissance économique des E.U.
      • Voir tableau 1. La Chine va dépasser la France dans peu de temps. Fin des années 1980, la France était au-dessus de la Grande-Bretagne. Domination des E.U..
      • L'Union Européenne a 25% (11500 Milliards de dollars). Mais pas la même puissance que les Etats-Unis.
  • Les problèmes sont complexifiés par les taux de change et le pouvoir d'achat.
    • Exemple : la Chine, son PIB est calculé en yuans et après on le converti en dollars avec un taux de change en rigueur : 1 dollar = 8 yuans. Avec la théorie de la parité des pouvoirs d'achat : le cours de change le moins mauvais entre deux monnaies devrait être déterminé par le pouvoir d'achat de chacune des deux monnaies en marchandises et en services (cours d'équilibre du taux de change théorisé par un docteur suédois, Gustave Cassel, pendant la 1ère Guerre Mondiale)
      • Dans ce cas-là, 1 dollar = 2 ou 3 yuans pour le même panier de biens.
      • le yuan est sous-évalué donc avantage artificiel pour la Chine qui peut doper ses exportations. Les E.U. demandent à la Chine de réévaluer sa monnaie mais ils ne peuvent pas être sévères car la Chine comble le déficit américain (comme le Japon le faisait dans les années 1980-1990). Voir tableau 1 colonne 2 : la Chine arrive en seconde position.
      • même phénomène dans l'ensemble des PVD.

Les facteurs d'instabilité

Quand on regarde l'histoire, on comprend l'instabilité. Exemple : au XIXème, part de l'agriculture = 50% de la croissance donc en cas de mauvaises récoltes, fort recul de la croissance.

  • dans une certaine mesure, cette volatilité perdure actuellement.
  • tableau 2 : bcp de variations dans la croissance. Or on pourrait s'attendre à plus de stabilité grâce aux politiques économiques.
  • tout concourt à l'instabilité
  • lecture selon offre/demande

Offre

  • Deux grands moteurs de la croissance pour Solow : croissance démographique et croissance des progrès techniques, de l'innovation.
    • La démographie n'influe pas sur la croissance mais les progrès techniques sont une cause d'instabilité. Une innovation apparaît pour produire beaucoup plus mais on ne sait pas quand elle va arriver.
    • caractère cyclique de l'innovation (Schumpeter). Problème aussi de l'utilisation des progrès, de l'innovation. Question de l'usage d'une nouvelle technologie (ex, on introduit internet dans une entreprise et tout le monde passe sa journée sur MSN donc réduction de la productivité).
    • Autre facteur dans l'offre : les chocs d'offre c'est à dire une perturbation non anticipée qui va toucher les coûts de production de l'entreprise. Ex. : choc énergétique (choc pétrolier-d'octobre 73 à janvier 74, on passe de 3$ à 12$ le baril) Cela provoque dans l'entreprise une hausse des coûts de production donc soit hausse des prix si peu de concurrence soit baisse des marges. La croissance passe de 5% en 73 à 2-3%en 75.
    • Autre types de choc : choc salarial. Exemple : accords Matignon en mai 36, grèves avec occupation d'usines, les salaires augmentent de 12% sans prévenir pour le chef d'entreprise. Accords de Grenelle (mai 68) : le SMIG augmente de 35%.
    • Les crises financières perturbent le fonctionnement de l'économie.

Demande

  • La demande globale = la consommation + l'investissement + les dépenses publiques + composante externe (les exportations - les importations)
    • la demande n'est pas stable
    • La composante externe est affectée par beaucoup de choses : les cours de change par ex.
    • La consommation n'est pas stable car derrière, il y a de la psychologie.
    • L'investissement est le plus instable car très subjectif, ressenti du marché.
    • dimension psychologique, anticipative dans tout cela
      • donc c'est très difficile de faire des prévisions de croissance. Exemple : pour 2003, en France, on avait prévu 2,5% de croissance (budget établi sur cette base) or il y en a eu 0,5%.
    • 2006 : croissance mondiale sûrement très forte, bonne conjoncture.
    • Le potentiel de croissance des E.U. est bien supérieure à celui de l'Europe.
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Leçon 2 : la complexité des facteurs de la croissance économique

Les facteurs économiques de la croissance

Robert Solow (1957) : il existe deux moteurs exogènes de la croissance économique. La croissance démographique et le progrès technique.

La croissance démographique

  • Ce facteur est surtout vraie pour les économies avancées. C'est le moteur de l'offre, le facteur travail. Plus de personnes qui produisent = force motrice pour les néo-classiques.
  • Loi de Say : toute offre créée sa propre demande. On produit, salaires / profits, alimentent la demande.
  • Logiques de la politique de l'offre : plus on produit, mieux c'est.
  • Pour Keynes, besoin de monnaie physique pour les échanges, par précaution et pour spéculer. Pour lui, rapport différent avec le système.
  • Avoir une bonne croissance démographique signifie que la population est jeune, et une population jeune prend plus de risques et donc, innove plus qu'une société vieillissante.
Tableau exemple sur les Etats-Unis et la France
1820-1870 1870-1913
Croissance PIB USA 4,2% 3,94%
Croissance PIB France 1,2% 1,6%
Croissance PIB/hab USA 1,34% 1,82%
Croissance démographique USA 2,83% 2,08%
Croissance démographique France 0,42% 0,18%
  • Sans croissance démographique, il est difficile d'avoir une bonne croissance économique.

Le progrès technique

  • Innovation permet de produire plus pour un coût moindre.
Nombre d'inventions technologiques importantes selon Bairoch
Europe Continentale Etats-Unis Grande-Bretagne
1770-1799 23 3 32
1800-1819 7 6 20
1820-1839 13 10 22
1840-1859 17 16 12
1860-1879 18 12 11
1880-1899 21 18 13

L'efficacité des systèmes financiers

  • Conditions d'accumulation du capital. 1932-1933 aux USA, système bancaire est en ruine, 1/3 des banques ont fait faillite => ne peut investir dans finances. Il faut un système financier efficace pour que faire fonctionner d'une manière optimale l'économie.

Les autres facteurs de la croissance

Les facteurs institutionnels

  • Un Etat efficace est un Etat qui assure ses fonctions régaliennes : Police/Justice/Défense. Si un Etat n'arrive pas à exercer ces fonctions, apparition de mafias.
  • L'Etat est un fournisseur de biens collectifs : éducation / recherches / infrastructures, etc. Un bien collectif est un bien indivisible, i.e. que l'utilisation du bien par un individu n'empêche pas un autre individu d'en profiter selon Samuelson (1954).
  • Si l'Etat n'est pas capable de fournir ces biens collectifs, la croissance sera difficile à obtenir.

La démocratie ?

  • La démocratie n'est pas une condition à la croissance économique.

Les facteurs culturels et la religion

  • Pour Weber (1905), pose l'hypothèse qu'il existerait des affinités collectives entre l'éthique protestante et la croissance économique capitaliste.
  • Pour Calvin et la Réforme, on développe la doctrine de la prédestination. On cherche pendant sa vie sur terre des signes de son élection dans l'au-delà. On développe l'éthique du travail, de l'épargne. Autorisation du prêt à intérêt.
  • Tawney (1951), Religion et capitalisme.
  • Mais il existe beaucoup de contres exemples ; l'Ecosse protestante sous-développée par rapport à des régions catholiques prospères.
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Leçon 3 : La restauration Meiji* au Japon

(*)Meiji signifie en japonais « gouvernement éclairé ». Article sur Wikipedia.

Introduction

En quarante ans, à compter de 1868, le Japon connaît un développement foudroyant et devient l’une des grandes puissances mondiales. La « restauration Meiji » est un épisode riche d’enseignements, notamment en ce qui concerne l’interaction entre ouverture et croissance, entre religion et économie. Le modèle de développement japonais, qui constitue un cas d’école, est-il transposable à d’autres pays ?

A méditer, le fait qu’en matière de développement, il n’y a pas de déterminisme. Le Japon semble à lui seul cumuler tous les handicaps : peu de ressources naturelles, relief très montagneux, éparpillement en de multiples îles, forte activité sismique. Pourtant, un demi-siècle plus tard, il écrase militairement la Russie.

Repli autarcique, stagnation et affaiblissement

Depuis 1639, le Japon vit en quasi-autarcie. Seule l’île de Déjima accueille quelques commerçants hollandais et chinois. Pourquoi cette décision de se fermer à l’influence extérieure ? La motivation est essentiellement religieuse : peur d’être colonisé, crainte du prosélytisme chrétien (d’ailleurs en 1630 les Japonais ont exterminé plusieurs dizaines de milliers de chrétiens présents sur l’archipel).
200 ans plus tard, quels sont les résultats de cette politique d’autarcie ?

Selon Maddison, le Japon a connu entre 1820 et 1870 une croissance annuelle moyenne du PIB de 0.41% (à comparer avec les 4% des USA et les 2% de la Grande-Bretagne). Malgré un embryon de développement, l’impression générale est celle d’une stagnation du Japon sur une longue période ; le bilan est donc nettement négatif. La Japon est en 1868 un pays sous-développé.

Ce fait tend à prouver que l’ouverture est bien une condition nécessaire à la croissance économique. Tous les pays « fermés » (Albanie, Corée du Nord) ont payé leur isolement par une stagnation. Plus globalement, les stratégies de substitution des importations ont échoué.

1854 : des navires de guerre US pénètrent dans la baie de Edo (baie de Tokyo). Les Américains imposent par la force l’ouverture aux échanges internationaux. Avec pour conséquence la signature de traités inégaux (d’une part les Américains veulent que le Japon importe des produits US, d’autre part l’archipel japonais constitue une base stratégique pour les Américains). Plusieurs ports japonais sont ouverts au commerce international. En 1858, les Européens signent eux aussi, des traités inégaux avec le Japon.

La mondialisation c’est aussi la diffusion du référentiel occidental de type capitaliste.

Dans la société japonaise s’ouvre un débat. Deux possibilités :

  • Soit on reste attaché à la fermeture, mais on court alors le risque d’être colonisé
  • Soit on se modernise (comme on l’a fait aux VIe et VIIe siècles lors de la réforme Taika)

Il est décidé de moderniser le pays. « Quittons l’Asie, rejoignons l’Occident » sera un des slogans de l’époque. En effet, les clans de samouraïs du sud de l’archipel, favorables à la modernisation, ont fini par imposer leur point de vue. Suite à un coup d’état (1868), ils ont rétabli l’autorité de l’empereur, un jeune homme de 16 ans, Mutsuhito, logiquement très influencé par les Shoguns* du Sud.

(*)Les Shoguns Tokugawa représentent localement le pouvoir militaire et civil. De longue date, le pouvoir impérial a été confisqué par les Shoguns.

En 1868, le développement économique japonais ne semble pas gagné d’avance.

Le rôle central de l’Etat dans le décollage du Japon

Il existe deux théories de la convergence économique.

  • L’approche par le marché, selon laquelle l’échange entraîne intrinsèquement un rattrapage (Heckscher-Ohlin-Samuelson)
  • L’approche par l’Etat qui insiste sur son rôle clé dans les processus de rattrapage par la mise en œuvre de bonnes institutions et le soutien aux transferts de technologies. Cette approche a été développée par Alexandre Gerscherkron dans Economic Backwardness in historical perspective (1962)

Le cas du Japon relève de l’approche par l‘Etat. Dans une moindre mesure, la Russie de la fin du XIXe siècle relève d’une approche identique. On peut ainsi trouver en économie des « recettes pour le développement ».

Le développement du Japon présente les aspects suivants :

  • La consolidation du système fiscal. Il s’agit pour l’Etat de disposer de moyens financiers suffisants pour mener à bien sa politique. En 1873, mise en place d’un impôt foncier de 3% sur la valeur de la terre. Ce sont les paysans qui vont financer l’effort de développement. Cet impôt représentera 90% des revenus gouvernementaux. Plus tard, en 1887, création d’un impôt sur le revenu. En 1900, l’impôt foncier représente encore 30% des recettes fiscales.

Pour rester indépendant, le Japon n’a pas voulu s’endetter en recourant aux ressources financières internationales. Il a donc puisé en lui-même les moyens nécessaires à son essor économique.

  • L’Etat va devenir fournisseur de biens collectifs : télégraphe, ponts, routes… La première ligne de chemin de fer est construite de 1869 à 1872 entre Tokyo et Yokohama (à cette occasion, on fait venir des ingénieurs anglais).
  • Un effort important en matière d’éducation. Auparavant, seuls les samouraïs et les marchands recevaient une instruction. En 1879, l’école devient obligatoire sans distinction sociale ni de sexe. Création d’universités. L’Etat exerce un contrôle étroit sur les programmes scolaires pour y intégrer les savoirs occidentaux les plus récents. Les jeunes sont envoyés à l’étranger pour y découvrir ce qui fonctionne bien (principales destinations : Allemagne, USA).
  • Un effort colossal en matière militaire : service militaire obligatoire, développement du sentiment nationaliste. Rappelons qu’en 1905, à la surprise générale, les Japonais battront les Russes à Port Arthur.
  • Les transferts de technologie : importation de biens d’équipement perfectionnés, arrivée de techniciens occidentaux. En 1874, 500 spécialistes étrangers sont présents au Japon (leur séjour est financé par le Ministère de l’Industrie). L’Etat fait construire lui-même les usines des secteurs jugés stratégiques : chantiers navals, aciéries… Elles seront privatisées dans les années 1880.
  • La modernisation est financée par de l’épargne nationale : valorisation des comportements d’épargne autour d’une ambition nationale. Construction d’un système financier efficace : épargne postale (1875), Banque du Japon (1882), création du Yen.

L’insertion dans les échanges internationaux

Le développement japonais n’est pas seulement une ouverture aux idées nouvelles. C’est aussi une insertion dans les échanges internationaux. Rappelons le slogan : « Quittons l’Asie, rejoignons l’Occident ».

1868 : ouverture de tous les ports au commerce international.
1871 : accord commercial d’égal à égal avec la Chine.
Très vite, le Japon atteint un coefficient d’ouverture (exportations / PIB) égal à celui des pays développés (peut-être même plus important si l’on tient compte de l’insularité) : 1868 env. 0% - 1890 5.1% - 1913 12.5%. Il exporte des produits manufacturés, essentiellement des tissus en soie et coton.

L’ouverture commerciale est réelle, mais contrôlée : les droits de douane sont à un niveau relativement élevé. En 1913, droits sur les produits manufacturés : 30%.

Le Japon utilise (comme la Chine aujourd’hui !) une tactique de sous-évaluation monétaire.

1911 : abolition par le Japon des traités inégaux.


Le succès d’une stratégie de développement non transposable.

Le cas du Japon, s’il constitue indubitablement un cas d’école, n’est cependant pas transposable, car trop lié aux caractéristiques culturelles japonaises.

Les manifestations du succès

De 1870 à 1913 :

  • croissance annuelle moyenne du PIB de 2.44% (soit plus que la France et le Royaume-Uni, mais moins que les USA). Il y a donc eu une rupture par rapport à la stagnation antérieure
  • augmentation du revenu par tête de 1.48% par an en moyenne
  • part du secteur primaire (agriculture) de 64 à 35%, secteur manufacturier de 10 à 26.5%
  • augmentation de l’alphabétisation et de l’espérance de vie

1902 : alliance militaire avec la Grande-Bretagne
1905 : victoire militaire sur la Russie
Constitution d’un petit empire colonial dans le Sud-est asiatique

Le Japon a rejoint le « club » des grandes puissances.

Un succès non transposable car…

Voir de Morishima Michio Capitalisme et confucianisme, 1987

Les caractéristiques du confucianisme japonais ont joué un rôle très important dans le décollage économique du Japon. Le confucianisme japonais a sa propre interprétation de la notion de loyauté.

  • Confucianisme chinois. Loyauté = fidélité à l’éthique, à ses principes personnels
  • Confucianisme japonais. Loyauté = loyauté vis-à-vis d’institutions, de la hiérarchie c’est-à-dire la famille, l’entreprise, l’Etat /la nation.

Les individus sont capables de s’effacer devant ces institutions, voire de se sacrifier sur l’autel de la collectivité (on le verra plus tard avec les kamikazes) La place de l‘individu est moindre qu’ailleurs

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Leçon 4 : Les fondements de la puissance économique américaine

  • PIB mondial = 40 000 milliards de $ ; celui des E.U. = 12 000 mlds de $, soit 30% du PIB mondial.
    • Sommet de l'emprise de l'économie américaine sur l'économie mondiale se situe dans les années 1945-1950. Ils représentaient 45% du PIB mondial.
    • Mais les E.U. sont solidement installés, la seconde puissance, le Japon n'a un PIB que de 4 000 à 5 000 mlds de $.

Fin XVIIIè, E.U. = 13 petits états avec moins de 5 millions d'habitants. En 1913, le PIB des E.U. est 2,5 fois supérieur à celui du Royaume-Uni. Donc, la puissance économique américaine est déjà assise à la veille de la 1ère G.m..

Quels sont les facteurs de cette croissance qui ont permis cette évolution en un siècle ?

Décollage de la production

  • Rattrapage rapide des E.U. et dépassement du R.U. dans les années 1870.
Taux de croissance du PIB annuel moyen (Maddison, 2001)
1820-1870 1870-1913
Royaume-Uni 2,05% 1,9%
France 1,27% 1,63%
Allemagne 2,01% 2,83%
Etats-Unis 4,2% 3,94%
Japon 0,41% 2,44%
Chine -0,37% 0,58%
Monde 0,93% 2,11%
  • Le taux de croissance de revenu par tête progresse très fortement (entre 1,5 et 1,8%). Si l'on compare à l'évolution du PIB, on remarque une augmentation de la productivité lors de cette période.
Part dans la production des 4 grands
1825-1834 1905-1913
Etats-Unis 8% 48%
France 26% 9%
Allemagne 21% 21%
Royaume-Uni 45% 22%
Total des 4 100% 100%
PIB/hab
1820 1913
Royaume-Uni 1707 $ 4920 $
Etats-Unis 1257 $ 5301 $
  • La prépondérance économique des E.U. est réelle.

Les fondements de l'extension américaine

Territoire et ressources

1776 : 13 états, puis frontière se déplace vers l'Ouest au cours du XIXè par une politique d'achat et d'annexion.
Voir carte sur Wikipedia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Image:USA_territorial_acquisitions-fr.png .

  • Superficie : 16 fois la France. Grande variété de climats ce qui permet une grande production agricole et des productions diversifiées. Dotation minérale extraordinaire, possède tous les minerais sur le territoire (sauf l'étain).

Une croissance démographique très élevée

5 millions d'habitants fin XVIII / 9,9 M en 1820 / 40,2 M en 1870 / 97,2 M en 1913 / 100 M en 1915.
Croissance quatre fois supérieure à celle de l'Europe occidentale ce qui marque une véritable révolution démographique liée à des progrès qui diminuent la mortalité mais le principal facteur est l'immigration.
De 1860 à 1914, environ 32 millions d'européens seraient venus s'installer aux E.U.. Au total, on compte environ 40 millions d'européens, plus les asiatiques, etc.

L'innovation

  • Eli Whitney créé la machine à égrener le coton en 1793.
  • MacCormick la moissonneuse batteuse en 1831.
  • Samuel Morse le télégraphe en 1844.
  • Alexandre Graham Bell le téléphone en 1875.
  • Voir article de Wikipedia sur les inventions américaines.
    • Valorisation de la réussite professionnelle et de la création d'entreprise.

Une croissance fondée sur la protection du marché intérieur

Dimension financière

Les E.U. ouverts aux capitaux étrangers car ils n'ont pas réellement le choix. Ils ne disposent pas d'un système financier suffisamment compétent et stable ; s'ouvrent donc aux capitaux extérieurs.

Dimension commerciale

Se ferment, leur ouverture commerciale est marquée par un replis.
Le coefficient d'ouverture passant de 7,2% en 1830 à 6,4% en 1913 (alors que le reste des pays industrialisés voient leur coef. d'ouverture augmenter pendant cette période). Explications :

  1. le coefficient d'ouverture est inversement proportionnel à la taille du pays et les E.U. se sont largement étendus durant cette période.
  2. choix politique : politique défensive à partir de 1816 et ce, jusqu'en 1945.

1820 : droits de douane ≃ 35-45% et ≃44% en 1913. Double des pays européens.

  • Théories de la protection des industries naissantes. Hamilton en 1781 dans un rapport sur les manufactures. Explique qu'il faut protéger les industries nationales en attendant qu'elles deviennent compétitives pour le marché mondial. Repris ensuite par F. List dans son Système nationale d'Economie politique de 1841.