Minvielle UE9 4ème cours 22/03/07

De Univ-Bordeaux
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La fraude ou de l'omniprésence des trafics commerciaux illicites sous l'Ancien Régime

I. Un commerce colonial qui repose sur les règles poreuses de l'exclusif

Exclusif : règles imposées par les rois de France pour les colonies en matière commerciale. Interdiction aux colonies françaises de commercer avec l'étranger. Principes mercantilistes qui vont à l'encontre de la liberté du commerce. L'Angleterre et l'Espagne ont fait la même chose avec leurs colonies.
Durant le 2nd XVIIè, Louis XIV met en place ces règles. 1670 : interdit le commerce étranger à toutes les colonies ; principe pas facile à appliquer. En période de guerre, beaucoup de mal à ravitailler les colonies, celles-ci se tournent alors vers les pays étrangers. Avec le retour à la paix ; fin de la guerre de la ligue d'Augsbourg en 1697 avec le traité de Ryswick ; ces règles sont de nouveaux appliquées.
Montesquieu, dans L'Esprit des Lois, justifie l'absence de liberté. Le consensus est assez large pour maintenir ces règles de l'exclusif. Les colonies sont là pour servir les pays, elles fournissent les richesses à leur métropole. Interdiction de transformer les produits ; on convoie les produits bruts.
Ce système est mal perçu dans les colonies à cause :

  • des pénuries,
  • les exploitants gagnent peu en vendant leurs marchandises aux colons qui font le maximum de profits,
  • et les colonies ont envie de commercer avec leurs voisins.

1717 : grande révolte en Martinique contre le retour à l'exclusif. Se met en place le commerce interlope avec les hollandais. En métropole, ce système est accusé de freiner le développement économique de la France mais les idées libérales gagnent en intérêt. Assouplissement dans le 2nd XVIIIè. Après 1757-1763 (guerre de 7 ans et déroute du traité de Paris), colons veulent des assouplissements. Ils avaient acquis la liberté de commercer pendant la guerre. En 1767, mise en place de l'exclusif mitigé. On construit des ports d'entrepôts à Saint-Domingue et à Sainte-Lucie. Les étrangers peuvent venir faire du commerce dans ces ports. Il faut que les bateaux étrangers viennent échanger des produits en manque dans les colonies (bois, cuir, goudron, etc.) ; ces produits sont assez limités. Cet exclusif mitigé est un échec. 1784 : accroissement de la liberté de commerce après la fin de la Révolution américaine par le ministre Castries. Exclusif mitigé étendu sur 7 ports dans l'ensemble des Caraïbes. On constate la volonté jusqu'à la Révolution française d'encadrer strictement le commerce.

II. Contournement par les français de l'exclusif espagnol au XVIIIè siècle

Espagne, grande puissance coloniale qui avait des règles similaires à l'exclusif français. Port de Cadix : plaque tournante des envois vers le nouveau monde grâce à la Carrera de Indias. Décadence de la dynastie des Habsbourg : contrôles chutent et désorganisation de l'approvisionement. Les marchandises n'arrivent plus depuis l'Espagne. les hollandais sont des spécialistes de ce trafic illicite. Ils sont installés à Curaçao (plaque du commerce illicite sud-américain).
Les anglais participent également depuis leur possession de la Jamaïque. L'Empire espagnol était envahit par les produits anglais. Le système de l' asiento : approvisionne l'Espagne en esclaves.
La France, avant 1700, c'était avant Philippe d'Anjou en Espagne et les deux puissances étaient rivales. Lutte dynastique entre les Habsbourg et les Bourbon. Après 1700, alliés diplomatiques et même après, on continue de braver les règles espagnoles.

A/ Exemple du port de Saint-Malô au début du XVIIIè

Voir André Lespagnol
Les négociants malouins sont engagés en Amérique du Nord et ils cherchent à développer le commerce avec les Caraïbes. 1681-1720 : 225 navires sont partis de Saint-Malô vers les Caraïbes.
On constate trois types de commerce :

  • Armement pour capturer, faire la course,
  • commerce de négociants classique,
  • trafic interlope avec colonies espagnoles.

2/3 des navires font du commerce illégal avec l'Empire espagnol. La stratégie est fondée sur les échanges interlopes. Les commerçants ne le cachent pas, on le voit à travers l'étude du tonnage convoyé. Ce sont de gros navires, de 300 à 400 tonneaux qui sont utilisés. Les navires sont fortement armés et ont de gros équipages. On envoie des produits textiles car ils manquent.
La nécessité des mise-hors : ensemble des sommes dépensées pour l’armement du navire négrier : coque, gréement, câbles, ancres, cargaison, vivres, salaires, assurances. En 1687, navire le Galant à une mise-hors de 205 000 livres et 532 000 pour le Malo. Cela correspond à un trafic de grande ampleur.
L'objectif des cargaisons de retour est de faire rentrer des monnaies d'or et d'argent. Le navire Le Mercure ramène 483 000 livres d'Indigo, 147 600 livres de cochenille et 270 000 livres de piastre. Ce commerce aurait permis de financer une bonne partie de la guerre de succession d'Espagne. Les armateurs de Saint-Malô se sont spécialisés, ils ne commercent plus avec les colonies. 25% des batiments envoyés ne sont jamais revenus. Le rendement est aléatoire, de 1703 à 1715, plus de la 1/2 des expéditions ont été défécitaires. Ils se sont endettés car les rendements sont exceptionnels. Quand cela fonctionne, les bénéfices sont de 300% pour Le Mercure par exemple.

B/ Le commerce illégal entre les Antilles françaises et les possessions espagnoles à la fin du XVIIIè

Voir les travaux de Jean Tarrade pour le trafic interaméricain Au XVIIIè, une alliance se met en place entre les Bourbon français et espagnols.

Partie du cours manquante, à compléter si possible
          

Ile de la Martinique en 1786, via le port de Saint-Pierre : 1,385 millions de livres des espagnols et 1,998 millions de livres vers les espagnols. Le trafic est environ de 500 navires par an. les produits échangés le sont selon le principe de l'offre et de la demande. La Guadeloupe achète des animaux vivants : ~1000 bétails et des tortues, mais aussi du maïs et du cacao, etc. De la France vers l'Espagne, sous-produits de la Canne à sucre (résidus du raffinage). La proximité géographique entre les colonies accélère ce mouvement. Saint-Domingue est divisé en deux colonies, développement de la contrebande en voie de terre. Le commerce est très déficitaire pour les colonies françaises. En 1786 (en milliers de livres) a importé 9 000 et a exporté 6 000. En 1788, la mise en place des entrepôts n'arrête pas le commerce interlope.

III. A l'époque napoléonienne, la difficulté d'arrêter la contrebande à l'époque du blocus continentale

Napoléon instaure le blocus continental le 21 novembre 1806 (jusqu'en 1813). Toutes les denrées coloniales qui sont prises sur des navires sont par défaut considérées comme britanniques. L'objectif est d'empêcher l'entrée de produits coloniaux britanniques. Un trafic illicite se met en place pour contourner le blocus.
Le cas de la vlile de Hambourg a été étudié par Sylvia Marzagalli. La ville a été occupée par les troupes impériales en novembre 1806. Instauration d'une ligne de douane avec l'installation de plus de 300 douaniers. 1813, révolte de Hambourg.
1806-1813, trafics illégaux continuent. Manque, voire pénuries, de produits coloniaux en France et en Euope.

Ma fin de prise de note consiste en un dessin approximatif d'une bataille navale abstraite ; à compléter si possible