SADHE Constructions identitaires et dynamiques transnationales : dialogues disciplinaires 21/03/08

De Univ-Bordeaux
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Constructions identitaires et dynamiques transnationales : la construction des communautés scientifiques en Europe occidentale au XIXe siècle

Conférence de Robert Fox, Professor of the History of Science, University of Oxford, Faculty of History, Oxford

Robert Fox pose la question suivante : sommes-nous condamnés à vivre dans une atmosphère tendue entre les sciences dites « dures » et les sciences dites « molles »?

Pour lui, cela est né du physicien Alan Sokal avec son article intitulé "Transgresser les frontières : vers une herméneutique transformative de la gravitation quantique" qui a été publié en 1996.

Robert Fox explique que chez les scientifiques, une nouvelle trajectoire a du s'ouvrir à cause des difficultés de plus en plus grandes à s'octroyer des crédits publics. En effet, les contribuables comprennent de moins en moins les visées des sciences fondamentales et sont d'avantage réticents quant aux importants crédits alloués aux sciences dures.

Par ailleurs le fossé entre la science et le public risque de faire perpétuer des images ou des stéréotypes. Le professeur s'interroge : une communication aussi éloignée de nous peut-elle nous aider, nous guider ? Il prend les exemples des OGM : sont-ils un danger ou non ? Ou le problème du réchauffement de la planète. Ce sont des questions scientifiques auxquelles les scientifiques ne répondent pas ni n'expliquent assez aux citoyens.

L'importance de l'interdisciplinarité des sciences (et notamment entre les sciences fondamentales et sociales) a également été rappelé. Pour le professeur il n'y a que dans l'échange que les sciences pourront s'émanciper : tant entre les différentes disciplines, tant entre les sciences et le citoyen.

Les constructions identitaires à l’épreuve de la mondialisation : études de cas

Conférence de Abel Kouvouama, Professeur d’anthropologie à l’Université de Pau et des Pays de l’Adour, membre du laboratoire ITEM, co-responsable du groupe de travail « La construction territoriale » de l’IRSAM

Quand on construit une identité, on se débarrasse de l 'essentialisme :

  • dans la famille
  • dans l'école
  • dans la rue / dans la société

L'identité implique l'altérité. L'affirmation identitaire peut être bonne quand elles sont dans la relation.
L'identité est d'abord le fait d'être dans le monde.
Il y a une superposition des identités.


Les constructions identitaires entre pavages et réseaux dans et face à la mondialisation

Conférence de Laurent Carroué, Institut Français de Géopolitique de Paris VIII, Inspecteur Général de l’Éducation Nationale – groupe Histoire/Géographie, organisateur du Festival International de Géographie de Saint-Dié

I- Quelques éléments : concepts, outils, méthodes.
A/ Trois principaux concepts de base

Analyse spatiale : étude formalisée de la configuration des propriétés de l'espace des sociétés.

Le territoire : portion d'espace historiquement socialisé selon l'objet étudié, occupé par une population, contrôlé et bornée par une population .

La constitution identitaire : c'est un processus et un objet. Il y a une production d'une conscience, d'un discours et un sentiment d'appartenance.

B/ Outils et méthodes : privilégier l'approche multiséculaire et les emboîtements d'échelles.
  • Les constitutions identitaires sont plus ou moins fortement territorialisées.
  • Plus elles sont fragiles ou se sentent menacées, plus le recours à un territoire comme point d'ancrage symbolique et fonctionnelle est exacerbé.
  • Chaque territoire est emboîté ou articulé dans et avec des territoires ou espaces d'échelles supérieurs ou inférieurs.
  • Dynamique de l'identité à réinscrire dans la pluralité et jeu d'échelle : polyvalence / ambivalence partielle.
C/ Quelques pistes supplémentaires par rapport à la mondialisation
  • L'identité est une constitution collective s'inscrivant dans une histoire et répondant à un projet défini et porté par des acteurs mobilisant un discours identitaire.
  • L'identité constitue un levier essentiel d'affirmation et d'émergence d'un territoire. Elle est formalisée avec des emblèmes et marqueurs territoriaux, des imaginaires géographiques et des limites et bornages.
  • L'identité territoriale et le territoire sont des objets complexes, dynamiques, sociaux-culturels, religieux que l'on peut analyser par le géopolitique.
  • Le territoire et la construction identitaire s'inscrivent dans une double logique et dynamique d'organisation spatiale de type pavage et/ou de type réticulaire.
D/ La mondialisation des années 1980-1990 : la fin des territoires, négation des identités ?
  • Theodore Levitt, The Globalization of Markets, Harvard Business Review, May-June 1983.

Il traite la convergence vers un marché unique dénué de toute différencation.

  • Marshall McLuhan, War and Peace in the global Village, Bantam Books, New York, 1967.
  • Les travaux de Ken'ichi Ōmae (consultant chez McKinsey) qui développent le terme de « firme globale ».
  • Toutes les thématiques de l'abolition du temps et de l'espace : « fin de l'histoire », « fin de la géographie », « la fin du territoire ».

Dans les années 1980, le géographe Olivier Dollfus définit la mondialisation come l'ensemble des processus aboutissant à la construction d'un nouvel objet de la géographie.

A la question quel marché mondial ? C'est une fiction.

  • Il n'existe pas de marché mondial, ni d'économie monial mais des structures plus ou moins interconnectées et intégrées.
  • 52 % des échanges se font sur les bases continentales.
  • Dans les produits grands publics, les FTN utilisent des formats et des normes différentes selon les continents en créant donc des cloisonnements pour éviter le piratage et la fraude.
  • Il existe une très grande diversité de structures selon les secteurs et les produits (cf. l'automobile).
  • Les modes, les traditions et les cultures demeurent très vivaces.
E/ La mondialisation productrice de nouvelles identités
  • Le postulat : la mondialisation c'est d'abord du territoire. La logique de la mondialisation est de valoriser les différenciation des singularité du monde. Elle en produit même des nouvelles.
  • La mondialisation peut être définie comme un processus géographique et historique multiséculaire d'extension progressive de l'économie marchande des puissances industrielles.
  • La globalisation doit être redéfinie dans un cadre plus strict comme l'étude des interaction entre l'homme et la nature affectant la marche du globe.
  • Les trois mondialisation sont :

-les grandes découvertes -la révolution industrielle et les empires coloniaux -la mondialisation plus libérale des années 1970

=> Il faut refonder absolument les modes de développent. Certes quelques cas à part pour l'Amazonie, le grand Nord, le Off Shore, la Lune,...

  • La définition d'international et d'universel : il faut définir les relations et interactions entre les Etats-nations y compris dans les grandes instances (ONU, OMC, Banque Mondiale, FMI,...).
  • Le mondial / l'universel : le processus de mondialisation forge un système mondialisé duel, polarisé et hiérarchisé. Au plan géographique, ce système n'est en rien mondial, c'est à dire universel, tant sont exclus nombres d'Etats et de peuples.

Comment alors articuler les contradictions opposant les concepts de mondialisation et d'universel. (Cf. la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme).

  • Dans ce contexte, le processus de mondialisation met l'ensemble des construction identitaires sous tension.
  • Par la monté des possibilités des contacts et des confrontations avec d'autres altérités qui obligent les constructions identitaires.
Les Etats-Unis, une construction identitaire sous pression des flux migratoires.
  • Très peu répandu dans le monde : seulement dans les pays avec lesquels ils ont des rapports.